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Critique de _glumdalclitch_


Si l'on demandait à quelqu'un dans la rue de citer quelques compositeurs classiques, le nom de Vivaldi viendrait sans doute rapidement, avec celui de Beethoven ou de Mozart. Pourtant, il s'en est fallu de peu qu'il restât pour toujours dans les oubliettes de l'histoire. Un oubli d'autant plus surprenant qu'il était célèbre en son temps.

Cette lente redécouverte débute au XIXe siècle, grâce aux Allemands qui, en dépoussiérant les partitions de J.-S. Bach, retrouvent une transcription d'après un certain "A. Vivaldi".

L'enquête peut commencer.

Antonio Vivaldi s'avère être un personnage aussi excentrique que sa musique est atypique. La rousseur de sa chevelure étonnait, elle était même si rare à Venise que ses contemporains ont fini par confondre son sobriquet (Rosso/Roux) avec son nom véritable. Pour tous, il était donc le Prêtre roux. Un prêtre qui ne semblait pas vraiment attiré par les devoirs sacerdotaux : il ne dira presque jamais la messe (ce qui posera d'ailleurs problème par la suite). Il aimait en revanche faire étalage de sa bigoterie, d'après des témoignages contemporains (Carlo Goldoni).
L'habit ecclésiastique a toutefois un avantage : il s'agit d'un sésame ouvrant de nombreuses portes. Et notamment celles de l'ospedale della Pietà, où il sera maître de musique pendant de longues années. La Pietà était l'un des hospices de Venise qui accueillait les jeunes filles orphelines...ou bâtardes. Les plus douées recevaient une instruction musicale poussée et celles de la Pietà étaient connues pour former l'ensemble orchestral et vocal le plus prestigieux de la ville. Vivaldi saura utiliser ce laboratoire pour expérimenter ses nouvelles idées musicales. Ce sont pour ces jeunes filles qu'il composera notamment les célébrissimes "Quatre Saisons". Il diversifie aussi ses activités en se consacrant à l'opéra. Ses concerti et ses opéras s'inspirent les uns des autres. Sa tendance à l'autoplagiat sera à l'origine de sa réputation de compositeur médiocre, qui écrivait "500 fois le même concerto".

Roland de Candé nous éclaire sur les différentes facettes de ce compositeur haut en couleurs. Il divise son ouvrage en trois parties : le première est consacrée au contexte historique et culturel vénitien, essentiel pour comprendre dans quelle société évoluera Vivaldi. La deuxième est une biographie du compositeur. La troisième est plus musicologique : elle s'attache à étudier les oeuvres du Vénitien, démontrant en quoi ses innovations se révèlent géniales au vu de ce qui se faisait à son époque.

Un petit ouvrage que je conseille à ceux qui souhaite en savoir plus sur le Prêtre roux !
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