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Critique de hanyrhauz


On ne juge pas un livre à sa couverture. Il faut bien une exception à la règle, et elle s'appelle Nicolas Badout. La couverture d'Azucre, magnifique, rouge sang, crayonnée, annonce l'aventure maritime dans son âpreté, sa force. le mouvement de vie. D'une vie.

Si le texte n'avait pas été à la hauteur de cette image, j'aurais été déçue. Comme je le suis depuis un moment. On me vante des romans d'aventure qui, à peine commencé, me tombent des mains. Des romans "vraiment romanesques"... sans aucun souffle. Une escale et je prends le large vers d'autres horizons, portée par des vents peut-être moins "vraiment romanesques" mais plus favorables.

Azucre, c'est une littérature dans un souffle. Les mots sont justes, pesés, comme les émotions, comme les personnages. C'est oeuvre d'une autrice qui a une véritable empathie pour ces jeunes Galiciens, remplis du rêve d'une autre vie. Pas meilleure, juste autre. Cuba comme un autre monde. Peut-être meilleur. Mais peut-on imaginer une terre si lointaine quand l'horizon d'une vie ne tenait qu'entre les ruelles d'un village quelques jours plus tôt ?
Ces jeunes gens embarquent pour Cuba et nous avec. le bateau craque, grouille, vomit, ça suinte, ça transpire. le chaud, le froid, la peur, les rats (saloperies de rats...). Je n'ai arrêté ma lecture qu'en apercevant la côte. Je l'ai repris, sans pouvoir m'arrêter, moi aussi, prisonnière de ces champs de cannes à sucre. J'en suis sortie par une danse, presque une transe, celle qui nous laisse sur les genoux mais irrémédiablement libre.

J'ai pensé à Attaquer la terre et le soleil de Mathieu Belezi. La même force, l'incapacité à lâcher le roman malgré l'horreur. Une langue qui vous tient. Une histoire qui vous malmène, vous pousse vers le plus noir. La religion omniprésente qui ne sauve rien ni personne. Il faudra bien plus d'un Pater Noster pour guider ses âmes errantes. Je n'oublierai pas ma découverte d'Azucre autant que celle d'Attaquer la terre et le soleil me poursuit.

J'ai tout aimé dans ce premier roman de Bibiana Candia. Si mon année s'arrêtait ici, il en serait ma plus belle lecture. Je fais me faire évangélisatrice et vous le mettre dans les mains, d'office. Sachez-le.


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