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Critique de Apoapo


Ce petit bijou parle de, s'adresse à, sans doute est dédié à toute personne qui "[... est] comme la boîte de vitesses d'une Jaguar qui se serait dit que la voiture était trop belle pour qu'elle fît réellement partie du moteur..." (p. 58) : imposteur sans malice donc, mais avec peine, dans le désir et dans le risque, éventuellement avec héroïsme pourtant toujours en secret... Néanmoins cette conception originale d'imposture (en italiques) qui fait appel à la sympathie n'est pas sans entretenir un rapport surprenant avec l'autre imposture qui nous indigne.
Il s'agit donc d'un phénomène composite et multiforme s'il en est, dont chaque facette est opportunément traitée par de très courts chapitres d'une extrême légèreté, tels des pétales de rose, qui suggèrent et évoquent la méditation au lieu de guider et contraindre la pensée. Ils s'appuient tantôt sur la littérature (Gary-Ajar ne manque pas, à mon grand délice!), tantôt sur la psychanalyse, sans oublier le cinéma et même la politique, toujours dans un style fortement narratif (pas du tout celui de l'essayiste pédant et didactique!). Encore une particularité stylistique : le récit à la première personne - dont l'auteure semble être une spécialiste - se laisse aisément deviner sous les semblants de la... deuxième personne du singulier, et donc d'une esquisse de personnage masculin "imposteur", lequel, entre une pérégrination littéraire et une divagation psychanalytique, prend le temps de rencontrer de multiples personnages mineurs, hommes et femmes, chacun porteur de sa propre variante du sentiment d'imposture. Un rêve ouvre le récit; une note d'espoir le clôt. le tout respire une finesse et une intelligence nobles et précieuses.
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