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Critique de Eva1955


Cette pièce de théâtre dystopique est un vrai petit bijou, une perle littéraire qui est malheureusement un peu tombée dans l'oubli de nos jours, à l'instar de « Nous Autres » de Zamiatine. Pourtant, ces deux récits ont ouvert la voie à un nouveau genre … Mais, concentrons-nous sur « R.U.R » puisqu'il s'agit ici de notre propos.
C'est de Rossum's Universal Robots (R.U.R) que nous vient notre mot robot. le mot « robota » signifie « corvée, travail » en tchèque, et Capek a créé le mot « robot » en enlevant une lettre. le robot, c'est donc celui qui accomplit les corvées. La pièce est parue dans les années vingt et a connu un succès international extraordinaire (moults traductions, représentations dans les plus grands théâtres), et les lecteurs auxquels ce commentaire donnera envie de découvrir cet ouvrage, comprendront aisément les raisons de l'engouement mondial pour ce livre.
Tout d'abord, l'écriture est remarquable.
Ensuite, l'histoire est ponctuée de dialogues drôles que le dramaturge a admirablement construits.
Enfin, le sujet, pour tous les amateurs de dystopie est tout simplement fascinant : c'est déjà celui de l'intelligence artificielle sous la forme de créatures quasi humaines. L'histoire se déroule sur une île, au loin, « dans le futur » comme il est indiqué au début de la pièce. C'est là que se trouvent les usines de la société RUR, qui doit son nom aux inventeurs des robots, Rossum Senior et Rossum Junior. Ceux-ci ne sont plus, mais leur invention leur survit, année après année, et est un succès commercial phénoménal. La société est gérée, entre autres par Harry Domin. Un beau jour, une jeune fille idéaliste arrive sur l'île. Je n'en dévoile pas plus pour la trame. Concernant les idées, les questions et les réflexions développées dans la pièce, l'auteur a réussi le tour de force d'en condenser un nombre incroyable en moins de cent pages. Les personnages s'interrogent sur et débattent des notions de travail (travail-plaisir ou travail-corvée), de conscience, de sensibilité, d'humanité, de courage politique ; et même le rôle des dividendes et des actionnaires dans les choix sociétaux sont abordés.
En fermant ce livre, on ne peut pas s'empêcher de penser que des années 1920, où paraît « R.U.R », aux années 2020 avec « Noël 2041 », en passant par « Nous Autres », « le Meilleur des Mondes », « Ravage », « 1984 », « Auprès de toi toujours », et bien d'autres ouvrages encore, différents auteurs ont bien décrit les potentiels dangers des excès technologiques et les questions d'éthiques qui y sont liées.
En conclusion, R.U.R est un ouvrage qui mérite d'être remis au goût du jour !
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