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Critique de Livres_ratures


Un thriller efficace sans tension ni empathie, est-ce possible ? C'est en tout cas le pari relevé par Armelle Carbonel avec ce roman. Pour y parvenir, elle met en scène son intrigue à travers une narration particulière en la personne d'un participant au show, à savoir un tueur en série. Ce dernier, anciennement psychiatre, éprouve une aisance à s'exprimer et à analyser les choses, ce qui offre au lecteur une prose assez soutenue et, dans l'ensemble, agréable à lire. Mais il narre les événements d'un point de vue original puisque dénué de toute peur ou émotion au vu de sa nature. le lecteur se calque sur ce protagoniste et c'est dépourvu d'angoisse et de compassion qu'il découvre l'intrigue. D'autant qu'il est difficile d'éprouver de l'empathie pour des personnages qui se définissent eux-mêmes comme des monstres.
Si l'insensibilité du narrateur déteint sur le liseur, il en va de même de la fascination malsaine du public pour cette émission de télé-réalité. L'auteure, en dénonçant les déviances de l'audiovisuel, met malgré elle son lectorat dans le même sac que les téléspectateurs qu'elle dépeint puisque celui-ci est avide de connaître les meurtres pour lesquels les candidats ont échoué dans le couloir de la mort ainsi que de dénouer les ficelles de cette mise en scène macabre, tournure que prend le jeu au fur et à mesure des pages. le liseur remet ainsi en cause la société, mais également son propre comportement. Les dérives des réseaux sociaux et de leur exploitation actuelle toujours plus poussée sont exploitées avec habilité tout comme la mise en garde contre les médias qui peuvent faire croire n'importe quoi à n'importe qui.
Quelques bruits parasites viennent interférer dans l'ambiance sombre établie comme, par exemple, le bruit d'une balle qui rebondit. C'est également le cas de certaines descriptions répétitives pour lesquelles le narrateur perd de sa verve. Il affuble ainsi certains protagonistes de surnoms devenant insupportables dans leur utilisation abusive : le maton obèse, la blonde prépubère, Laurel et Hardy, Barbie et Ken. Cet aspect est davantage désolant que le talent d'orateur du conteur n'est plus à démontrer au vu du reste du récit.
La conclusion n'est pas une surprise, mais un élément demeure sans explication laissant le lecteur sur une interrogation.
Une lecture perturbante qui, à défaut d'engendrer de l'angoisse, met en avant la folie d'une société sur laquelle s'exerce une fascination pour la vie d'autrui et notamment des tueurs en série.
Lien : https://livresratures.wordpr..
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