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Critique de deloeuw


J'ai découvert Orson Scott Card il y a longtemps par sa trilogie autour du personnage d'Ender. J'y avais fait l'expérience d'une science-fiction morale et philosophiquement percutante qui m'avait impressionné et laissé un fort souvenir.



Aussi, quand j'ai découvert un autre roman de cet auteur dans une boîte à livres devant l'école de mon enfant, je l'ai ouvert avec une avidité et une confiance spontanées.



Et je n'ai pas été déçu.



Les Maîtres chanteurs est un roman de 1980 d'une acuité et d'une modernité sidérantes. On y suit principalement un jeune enfant tout au long de sa vie, durant laquelle il va découvrir l'empire intergalactique d'une humanité à la fois futuriste et ancestrale.



Dit comme cela, l'intrigue paraît d'une affligeante banalité. Pourtant, le génie d'Orson Scott Card ne réside pas dans l'axe principal que je viens d'exposer mais dans les infinies variations qu'il a brodées en orfèvre autour de cette dynamique de fond qui n'est qu'un fil rouge au final superficiel. Il y interroge le rapport que l'on entretient avec autrui, le pouvoir, le désir, l'amour ou la mort, et il le fait au moyen de trouvailles littéraires et philosophiques ingénieuses qui rendent le récit dépaysant et captivant. Son récit emprunte autant à la science-fiction qu'au polar, au récit initiatique ou à la tradition des romans philosophiques. On y aborde même l'amour, l'amitié, la parentalité, la transmission ou les sexualités.



Seul bémol que j'émettrai : la traduction que j'ai lue mériterait d'être modernisée, et ce roman de 406 pages aurait pu bénéficier avec avantage de quelques développements pour éviter quelques ellipses heurtées et permettre une plus grande fluidité narrative et psychologique. Néanmoins, l'ensemble reste extrêmement convaincant, et je l'ai lu avec un grand intérêt et un vif plaisir.



Je vous le recommande, tout comme je vous recommande son cycle d'Ender.
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