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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous parler du tome 3 du cycle d'Alvin le Faiseur : L'Apprenti, d'Orson Scott Card.

Or donc, Peggy, la torche* qui a sauvé la vie d'Alvin à sa naissance, va assumer un choix inattendu après le sauvetage d'une esclave en fuite et de son enfant métis.

Quant à Alvin, il grandit et accomplit son apprentissage de forgeron à Hatrack River, le village qui l'a vu naître en de tristes circonstances. Tout en faisant l'expérience de l'exploitation et de l'humiliation, il se demande comment accomplir sa destinée de Faiseur.

J'étais ravie de revoir Peggy ! C'est avec et par elle que la saga commence, j'avais adoré le chapitre qui lui était consacré, et elle n'apparaît pas dans le tome précédent. Je n'ai pas été déçue ! Quoique… si, en fait, j'ai été déçue.

-Pourquoi, si tu adores ce perso ?

-Parce que j'ai été désappointée par le traitement qui lui est réservé. J'aurais préféré qu'elle prenne une part plus active à l'histoire.

-Oh ben, ça pour être active, elle est active, quand même. Elle prend ses décisions et dirige sa vie sans s'en laisser imposer par quiconque !

-C'est vrai, et c'est une bonne chose, cependant, elle reste reléguée au second plan alors que j'aurais voulu en savoir plus sur son propre apprentissage, sur son cheminement. Hélas, alors que l'évolution d'Alvin est minutieusement représentée, la sienne est passée sous silence et je trouve cela fort dommage. Tant pis, passons.

Le roman introduit donc de nouveaux personnages à une fresque déjà riche. Il commence avec l'entrée en scène de Chicanneau Planteur, le propriétaire d'une plantation, qui maltraite et viole ses esclaves (précision pour les âmes sensibles : le texte, tout en se montrant très clair sur le sujet, ne détaille cependant pas ces scènes-là). La narration se poursuit avec une esclave anonyme, prête à payer au prix fort la liberté de son enfant. Les passages qui lui sont consacrés sont poignants.

-Ca fait quand même un peu beaucoup de monde, je trouve !

-Moi, j'trouve pas… et puis, cela permet d'approfondir l'histoire et d'élargir les perspectives.

-« Elargir les perspectives. » Mais bien sûr…

-Mais si, regarde. Un exemple tout bête. Les deux premiers tomes sont ponctués d'observations sur les couples : les parents d'Alvin, Aliénor et son époux... Dans ce tome-ci, comme la galerie de caractères s'élargit, l'histoire offre davantage d'exemples d'unions conjugales, plus ou moins bien assorties. Trouver ou non son bonheur et/ou son équilibre dans le mariage devient un enjeu pour Alvin et Peggy, et j'ai apprécié ce nouveau développement qui ajoute de la gravité aux préoccupations déjà pas anodines des héros.

C'est peut-être pour l'une des raisons pour lesquelles j'adore cette saga : parce qu'elle mêle intimement une quête intime, celle du bonheur, de l'amour, et une quête épique : celle de l'équité et de la justice, de la protection du monde contre la destruction ; l'auteur le fait avec une belle justesse de ton.

-Bref, c'est toujours aussi génial, quoi. On a compris.

-Beeen… non, en fait. Sur certains aspects, j'ai moins apprécié ce tome.

-Ah bon ? Pourquoi ?

-J'ai regretté le tour religieux que prenaient certains dialogues. le christianisme est présent déjà dans les tomes précédents et je n'étais pas gênée : c'était cohérent et attendu. Dans celui-ci, j'ai trouvé sa présence plus lourde, plus « envahissante ». Lorsqu'il s'agit des angoisses de Chicanneau, pas de problème, ça fait partie du perso et de l'intrigue. En revanche, je ne me suis guère sentie passionnée par les réflexions sur l'oeuvre et les intentions du Bon Dieu.

Malgré ces menues réserves, je reste conquise par l'histoire et accrochée par les divers secrets semés ici ou là par l'auteur. Alvin va-t-il réaliser sa vision ? Et comment ? Que va devenir Arthur Stuart ? Je n'en sais rien et compte bien le savoir. »

*Personne ayant la capacité de voir le passé, le présent et les futurs possibles des gens.
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