Dans le ciel d'un bleu sombre se dessinaient les étoiles, en constellations auxquelles elle n'avait jamais rien compris.
Une perspective qui ne l'effrayait pas : elle se défendait bec et ongles contre ce salaud. Peut-être la tuerait-il, mais la mort était préférable à l'impuissance de l'attente.
La balançoire monte loin derrière elle, s'immobilise une longue seconde au zénith de son oscillation avant de replonger dans un espace de lumière qui l'éblouit à travers ses paupières closes.
Son angoisse croissait à mesure qu' approchait l' instant fatal. Elle s' obligea à s' asseoir sur le lit pour calmer sa fébrilité. Sur le matelas était posé la lance que ses doigts pressaient. Ce misérable bout de métal était sa dernière chance de se venger. Le ronflement redescendit dans l' étroit conduit.
Évelyne aurait préféré être attaquée dans sa chair. Elle cherchait à comprendre... Une idée atroce lui passa par la tête : son geôlier ne la maintenait en vie que pour provoquer la rupture mentale. Quand elle aurait définitivement basculé dans la démence, alors il ouvrirait la porte et il l’achèverait, lui ôtant le souffle après l’avoir décérébrée.