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Critique de Arimbo



Ça fait longtemps que je me dis que je devrais faire un commentaire de ce livre que l'on a offert, il y a pas mal d'années, à l'amoureux du jazz que je suis depuis mon adolescence.
Mais je me suis dit que c'était bien difficile de faire une critique objective et pas trop méchante sur un tel sujet. Car tout amateur, que ce soit de jazz, ou d'autre chose, a très souvent son avis bien tranché.

Tant pis, je me lance pour donner mon avis.

Ce dictionnaire est très complet, puisqu'il comporte 3200 entrées constituées non seulement d'entrées consacrées aux artistes et compositeurs de jazz, mais aussi à un nombre important d'autres aspects du jazz, tels que les instruments, les genres, les termes techniques, les producteurs, les lieux, etc…
C'est d'ailleurs je trouve l'aspect le plus intéressant, et j'y ai appris (ou approfondi) plein de choses.

Cependant, cet ouvrage collectif souffre de plusieurs défauts.
Le premier, ce n'est pas de sa faute, ce « nouveau » dictionnaire date de 2011, et de ce fait oublie des jazzmen ou women apparu.e.s depuis lors, comme Airelle Besson, Avishai Cohen, Ibrahim Maalouf pour ne citer que des trompettistes.

Mais, il en oublie d'autres, pas beaucoup certes, qui pourtant méritaient d'y figurer. Un exemple impardonnable, celui de Tom Jobim, le créateur de la bossa nova, qui fit des enregistrements mémorables avec Stan Getz. Pas de traces non plus de Joni Mitchell, certes plus connue comme chanteuse folk, mais qui évolua vers le jazz et sortit un disque extraordinaire en collaboration avec Mingus (disque sorti peu après le décès de ce dernier).

Enfin le plus irritant, c'est la place donnée à certains géants du jazz, qui relève de l'affront. Ainsi une demi-page pour Coltrane, et deux pages pour Beiderbecke, qui certes est un artiste estimable, mais qui ne peut se mesurer à l'apport fantastique sur le plan de la virtuosité instrumentale et sur le plan de l'innovation musicale de « Trane ». Ainsi du peu de cas qui est fait de Mingus, qui est à peine cité dans l'item contrebassistes. Et ainsi de suite. Ceci est en partie lié au nombre d'intervenants, plus de 60, mais il aurait été bien que les trois auteurs du livre essaient d'harmoniser les contributions.

Enfin, il y a pour ceux dont je connais presque tout, tel Django Reinhardt, des analyses erronées voire aberrantes. Dire que Django n'a pas fait d'émules quand on sait l'essor extraordinaire du jazz manouche qui lui a fait suite, qu'il n'a pas bien su s'adapter à la guitare électrique, alors qu'il y a donné ses enregistrements les plus novateurs, notamment ceux de 1953, où il anticipe le jazz modal, cela irrite au plus haut point le « fan » que je suis. Mais là, je veux bien le reconnaître, je ne suis pas totalement objectif.

En conclusion, un avis plutôt mitigé sur cet ouvrage, certes meilleur, je trouve, que les contributions de Wikipedia, elles mêmes inégales, mais ça ne suffit pas.
Je pense que les « dictionnaires amoureux » qui fleurissent depuis des années sont plus intéressants, car ceux-ci comportent dès le départ un parti-pris subjectif et ne cherchent pas l'exhaustivité.
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