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Critique de JIEMDE


JIEMDE
06 septembre 2018
Onze jours… Dans la mythologie, c'est la durée de cessez-le-feu convenue entre Achille et Priam pour organiser un enterrement décent à son fils Hector. Mais à Chadds Fords en Pennsylvanie, c'est le temps qui va s ‘écouler entre le moment où Sara apprend que son fils Jason, officier des SEAL - l'élite des forces spéciales américaines - est porté disparu en opération extérieure, et celui où elle va le retrouver.

Ces onze jours vont servir à Léa Carpenter – ici traduite par Anatole Pons - à nous restituer l'histoire à travers deux regards croisés et alternés : celui de Sara, qui profite de cette longue attente pour relire les anciens mails reçus de son fils et conserver ce lien si fort qui les unit tous les deux depuis la disparition de David, le père ; mais aussi celui de Jason, dont le récit de l'apprentissage et de l'impitoyable formation au sein des SEAL est également celui de sa propre maturation, forgée dans l'ombre du père absent et dans la volonté de sortir du chemin tout tracé.

Onze jours fait alterner les passages opérationnels descriptifs, extrêmement bien détaillés et documentés (jusqu'au dernier qui, sans qu'il y soit explicitement fait référence, ne peut empêcher le lecteur d'y voir le raid ayant permis… mais stop, no spoil !), et les réflexions sur l'engagement, le patriotisme, l'évolution des guerres et l'importance croissante du renseignement, le tout soutenu par de nombreuses références aux épopées mythologiques. Onze jours est enfin un très joli portrait de femme et de mère, dont les faiblesses et inquiétudes s'effacent derrière la force insufflée à son fils, à qui malgré la distance et l'éloignement, elle transmet épistolairement la confiance nécessaire à l'accomplissement de sa mission.

Sara, la mère qui soutient, la mère qui accueille, la mère qui questionne sans souci des réponses, la mère qui écoute, la mère qui pleure mais reste digne. Et droite.

À travers les âges, les guerres évoluent, certes, mais elles restent des guerres. Heureusement, les mères restent également des mères. Pour son premier livre, Lea Carpenter réussit un très joli livre : son écriture est belle, légère fluide et moderne, apportant le pendant de douceur et d'humanité nécessaires à la violence de son sujet.

Un grand merci à Gallmeister comme à Léa et à son PicaboRiverBookClub pour cette lecture en avant première.
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