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sur 50 notes
Onze jours… Dans la mythologie, c'est la durée de cessez-le-feu convenue entre Achille et Priam pour organiser un enterrement décent à son fils Hector. Mais à Chadds Fords en Pennsylvanie, c'est le temps qui va s ‘écouler entre le moment où Sara apprend que son fils Jason, officier des SEAL - l'élite des forces spéciales américaines - est porté disparu en opération extérieure, et celui où elle va le retrouver.

Ces onze jours vont servir à Léa Carpenter – ici traduite par Anatole Pons - à nous restituer l'histoire à travers deux regards croisés et alternés : celui de Sara, qui profite de cette longue attente pour relire les anciens mails reçus de son fils et conserver ce lien si fort qui les unit tous les deux depuis la disparition de David, le père ; mais aussi celui de Jason, dont le récit de l'apprentissage et de l'impitoyable formation au sein des SEAL est également celui de sa propre maturation, forgée dans l'ombre du père absent et dans la volonté de sortir du chemin tout tracé.

Onze jours fait alterner les passages opérationnels descriptifs, extrêmement bien détaillés et documentés (jusqu'au dernier qui, sans qu'il y soit explicitement fait référence, ne peut empêcher le lecteur d'y voir le raid ayant permis… mais stop, no spoil !), et les réflexions sur l'engagement, le patriotisme, l'évolution des guerres et l'importance croissante du renseignement, le tout soutenu par de nombreuses références aux épopées mythologiques. Onze jours est enfin un très joli portrait de femme et de mère, dont les faiblesses et inquiétudes s'effacent derrière la force insufflée à son fils, à qui malgré la distance et l'éloignement, elle transmet épistolairement la confiance nécessaire à l'accomplissement de sa mission.

Sara, la mère qui soutient, la mère qui accueille, la mère qui questionne sans souci des réponses, la mère qui écoute, la mère qui pleure mais reste digne. Et droite.

À travers les âges, les guerres évoluent, certes, mais elles restent des guerres. Heureusement, les mères restent également des mères. Pour son premier livre, Lea Carpenter réussit un très joli livre : son écriture est belle, légère fluide et moderne, apportant le pendant de douceur et d'humanité nécessaires à la violence de son sujet.

Un grand merci à Gallmeister comme à Léa et à son PicaboRiverBookClub pour cette lecture en avant première.
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A l'approche du 11 septembre dont les images de 2001 restent gravées dans toutes les mémoires, c'est le coeur serré et la gorge nouée que je referme le premier roman de Léa Carpenter « onze jours » qui est mon premier partenariat avec le Picabo River Book Club (dont le groupe est sur FB) crée par Léa que je remercie vivement ainsi que les éditions Gallmeister.

Ce roman m'a profondément émue et bouleversée car il est tiré de faits réels en pleine guerre d'Afghanistan et il touche mon coeur de maman. C'est l'amour d'une mère pour son fils Jason qui s'est engagé dans les forces spéciales américaines et c'est l'amour patriotique de Jason pour son pays.
Nous sommes le 11 mai 2011, le roman débute au 9ième jour de la disparition de Jason à 27 ans lors de sa 5ième mission particulièrement dangereuse.
Des jours pendant lesquels Sara s'accroche à ses souvenirs et aux anciens mails envoyés par son fils pour être au plus près de lui et ne pas le perdre où qu'il soit. Sa vie est remplie d'attente, de brèves retrouvailles avec son fils, de longs silences entre les opérations militaires mais pas de renoncement. Sarah a cette force tranquille qui force l'admiration.
J'ai vu grandir Jason devant moi. J'ai été attendrie par sa passion de petit garçon pour les petites cuillères de toutes sortes qu'il aimait étaler comme des petits trésors.
Sarah a accepté les choix de son fils devenu adulte d'intégrer l'Académie militaire puis les forces spéciales (SEAL) et sa mobilisation au Moyen-Orient malgré la peur et le sentiment d'abandon qui va avec.

Pendant que Sarah se souvient, Jason nous dévoile ce qu'elle ne sait pas, les formations d'opérateur, les semaines d'enfer, les camps d'entraînement où il développe ses capacités physiques et psychologiques.
Léa Carpenter est au plus près de la réalité en allant interroger des anciens de SEAL et en se basant sur des archives. J'ai beaucoup apprécié son travail de reportage et ses talents de journaliste qu'elle met à profit dans son roman et qui m'a fait apprendre énormément de choses.
Puis viennent les vraies missions en zone dangereuse.

J'ai aimé la construction du récit à deux voix, celle de Sarah et celle de Jason qui s'alternent au fur et à mesure des événements faisant mieux comprendre l'histoire et l'idéal de chacun.
J'ai ressenti pleinement l'émotion contenue de Sara malgré les scènes de descriptions d'entraînement militaires et les techniques de combat qui m'ont d'abord rebuté au début du roman. Puis au fur et à mesure que je tournais les pages, je les attendais car elles me révélaient la personnalité de Jason qui me permettait de réconforter la part inconsolable de Sarah.
Sarah attend qu'on lui rende son fils depuis 9 jours, mais il lui reste encore 2 jours d'attente qui se précipitent au rythme enlevé de l'écriture adaptée à l'enchaînement plus rapide des événements.
Jason est le guerrier moderne de la mythologie grecque dont il porte un des noms, il préfère le nom de guerrier à celui de soldat ou de combattant.
Les héros de Jason sont ceux de l'Iliade et de la mythologie grecque, Jason écrit de la poésie comme le fut Wilfred Owen lors de la première guerre mondiale.
Comme ses héros, Jason est un être sensible qui ne peut se détacher facilement des sentiments qui font de lui un être humain.
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Sara court pour occuper son esprit à autre chose qu'à l'attente angoissante, celle d'un fils, Jason, engagé dans les SEAL, élite de l'armée américaine, et disparu depuis neuf jours lors d'une opération spéciale. Elle court pour sortir de toutes les petites attentions de son entourage, inutiles, vainement réconfortantes.
A son retour, deux hommes l'attendent devant sa maison…
L'attente libère le récit de la contrainte du temps. Les heures que passe Sara dans l'espoir d'avoir des nouvelles de son fils lui permettent de se souvenir. La vie de David, son compagnon éternellement absent et père de Jason, et celle de ce dernier défilent dans son esprit, essayant d'apporter des réponses à la question : « comment les choses en sont-elles arrivées là ? ». En l'espace de quelques secondes, la terre s'est dérobée devant elle laissant la place à l'immense gouffre de l'ignorance et de l'effroi.
On pourrait croire que cette attente va être ennuyeuse, mais c'est tout le contraire. Sara va puiser dans sa mémoire les souvenirs de ce cheminement qui a conduit à cette situation dramatique. Les études brillantes de son fils qui est plus un littéraire qu'un scientifique, et qui le mènent à l'impasse du refus de son admission à Harvard. le virage vers une carrière militaire et pas des moindres, les SEAL, carrière où il est question de dépasser ses limites, maitriser les quatre éléments, terre, air, eau, feu, mettre sa vie en jeu. Mais Jason a toujours cette phrase en tête : « Toujours regarder le verre à moitié plein ». Les épreuves et l'esprit d'équipe, l'insouciance d'une jeunesse immortelle, parce que c'est idiot de mourir à cet âge-là, improbable, inconcevable.
Sara cherche si la vérité se cache derrière ces souvenirs jusqu'à présent oubliés. Elle se dédouble, à la fois narratrice de cette histoire, et personnage principal en tant que mère. Se demande-t-elle si elle n'est pas à l'origine de ce drame ? Sentiment coupable d'avoir échoué dans l'éducation de Jason ? Qu'est-ce qui a cloché ? Les causes proviennent peut-être de cette phrase de David : « C'est là où tes compétences rejoignent tes intérêts qu'il faut essayer de passer l'essentiel de ton temps ».
Sara court vers ce train, vers cette vérité qui semble s'imposer à elle et dont elle n'ose en reconnaitre la gravité.
Léa Carpenter, avec un texte remarquablement bien documenté et une écriture fine et pleine de sensibilité, nous fais plonger dans cet univers militaire où les valeurs morales sont la seule monnaie qui motive ces hommes et ces femmes qui décident de s'engager. C'est une histoire sans héros, simplement humaine, avec des personnages qui ont des idéaux et les pieds bien sur terre. C'est un récit de vie banale dont on ne soupçonnerait pas qu'elle puisse nous arriver, et pourtant, Léa Carpenter nous fait la démonstration du contraire. Rien de spectaculaire, simplement magnifique, magistral.
Merci aux remarquables éditions Gallmeister (que j'affectionne particulièrement) et à Masse Critique Babelio pour m'avoir fait découvrir cette auteure magnifique et cette histoire pleine d'humanité.
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ONZE JOURS de Léa Carpenter
Traduit par Anatole Pons
Éditions Gallmeister

A force de lire, on en vient à avoir de l'affection pour certaines maisons d'édition en raison de leurs catalogues, des qualités de traduction pour leurs auteurs étrangers, des couvertures,...
Aussi dès que Leatouchbook propose un partenariat sur le #PicaboRiverBookClub avec les éditions #Gallmeister, je n'hésite pas un seul instant (même si le résumé ne me tente pas plus que ça) car j'avoue avoir un (gros) faible pour les éditions Gallmeister et je leur fait confiance pour me proposer de bonnes lectures.

Comme je le disais, le résumé de "ONZE JOURS" ne me tentait pas du tout au départ car il m'évoquait un livre de l'écrivain israélien David Grossman, "Femme fuyant l'annonce"... Et à cause de ce préjugé, les 50 premières pages furent un peu difficiles mais, progressivement, Léa Carpenter s'est imposée et a su m'émouvoir car j'ai terminé ma lecture en larmes...

"ONZE JOURS" c'est l'histoire d'un amour fusionnel entre une mère et son fils, jusqu'à ce que le fils grandisse et s'affranchisse de sa mère en devenant un soldat américain. Mais Léa Carpenter est aussi journaliste et en moins de 340 pages, elle nous décrit l'entrainement des forces spéciales de l'US Navy (les fameux SEAL) et fait un constat sur l'évolution de la guerre pendant les 100 dernières années. Et la dernière mission du fils n'est pas sans ressemblance avec la traque d'un certain Ben Laden par l'armée américaine.

Bref, un premier roman extrêmement réussi et documenté.

Au final, s'il fallait comparer Léa Carpenter à d'autres écrivains, je penserais plutôt à Arthuro Perez-Reverte (car on y retrouve le même travail de recherche et d'érudition) avec un soupçon de Bob Shacochis.

Et il ne faut pas oublier le traducteur, Anatole Pons, car son excellent travail mérite d'être souligné.

Cette lecture a été passionnante et émouvante, j'ai adoré ce livre et j'ai déjà hâte de retrouver Léa Carpenter dans un nouveau roman... Mille mercis à Léatouchbook et aux éditions Gallmeister.
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Onze. C'est le nombre de jours que Sara a dû attendre pour avoir des nouvelles de son fils Jason, porté disparu en Afghanistan. Il était en mission, il fait partie des SEAL, cette unité spéciale de l'US Navy. Jason est son fils unique, et c'est le seul qui peuple ses silences, qui éclaire ses jours sombres, qui éloigne les ombres et qui rythme sa vie. Elle l'a élevé seule et leur relation est solide, respectueuse et entière. Onze jours, c'est le temps qu'il va falloir à Sara pour comprendre et accepter que le monde a changé…

Le roman de Lea Carpenter est celui d'une relation forte et émouvante entre une mère et son fils. L'auteur trouve les mots justes pour nous offrir une histoire touchante.

Les chapitres alternent entre les points de vue de Sara et ceux de Jason. Chacun éclaire à sa manière les souvenirs d'une rencontre amoureuse, d'une enfance heureuse, des valeurs et des choix de vie et de ce fil tendu entre deux âmes.
C'est l'histoire d'une mère qui vit pour son fils, sans l'étouffer, sans l'enfermer, et d'un garçon qui respecte la liberté qu'elle lui laisse, sans en abuser, sans l'abandonner. Cet équilibre apporte la force à l'un et à l'autre d'avancer, sans se retourner, sans regretter et sans blesser.

L'auteur a travaillé son sujet et on sent que rien a été laissé au hasard. Aux amoureux de politique, de faits d'armes, aux faces cachées des combats ou au quotidien des forces spéciales, cette histoire apportera beaucoup. A ceux qui apprécient les jolis mots, les livres, les lettres, les sentiments puissants mais comme cachés derrière un voile, cette histoire comblera vos jours.

Et si, dans ce roman, la mort est toujours un résultat possible, c'est bien de la vie dont il est question…
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Il existe donc des romans publiés chez Gallmeister qui ne me séduisent que modérément…

J'ai eu la grande chance de lire en avant-première « Onze jours » de Lea Carpenter grâce au Picabo River Book Club (que je remercie chaleureusement au passage !).

L'histoire se déroule en mai 2011. Jason, membre des forces spéciales américaines, et fils unique de Sara, a disparu en Afghanistan au cours d'une mission. le récit va alterner les chapitres consacrés à Sara, où s'exprime notamment son angoisse dans l'attente de nouvelles, et ceux où, en flashback, on revient sur l'engagement de Jason en lien avec les évènements du 11 septembre 2001. Comme un dialogue à distance entre deux individus profondément liés.

« Onze jours » est un récit plutôt intime, assez pudique, celui d'une relation particulièrement forte entre une mère et son fils, sur laquelle plane l'ombre du père disparu très tôt, David, qui reste, malgré son absence, omniprésent. C'est aussi une histoire que j'ai trouvé également assez documentée (et un peu aride parfois…) sur l'histoire et le quotidien des forces spéciales, et notamment les SEAL.

Une histoire donc plutôt forte, et même dramatique, mais tout en sobriété, en maitrise. Et c'est probablement ici que le bât blesse. le texte me semble trop en retenue, trop sur la réserve. Il aura manqué un petit quelque chose, un soupçon d'émotion, un petit supplément d'humanité. D'où mon ressenti au final plutôt mitigé …
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Une mère attend de recevoir des nouvelles de son fils , soldat dans les SEAL (l'élite de l'armée américaine, genre force spéciale avec des hommes hyper entraînés), disparu en mission en Afghanistan.
Elle attend et se souvient du père de son fils, de sa vie, de l'enfance de son garçon et petit à petit, tout en douceur, on apprend à connaître cette relation particulière qui existe toujours entre une mère et son fils.
C'est fin, sans drame, c'est prenant.
Le style est sans fioriture, sans excès, tout en délicatesse.
Le petit bémol, selon moi, mais qui tient à l'histoire familiale de l'auteure, est ce contexte de patriotisme glorieux, de cet éloge constant de l'armée, de l'héroïsme, de cette belle solidarité, fraternité entre soldats d'une même équipe. Elle décrit le nouveau type de guerre avec des interventions ponctuelles pour faire le moins de blesser et cibler une maison, un homme en particulier, grâce au SEAl, ses ninjas, ses snipers, l'élite de l'élite.
On se sentirait presque dans l'endoctrinement.
Mais comme je l'écrivais plus haut, Lea Carpenter a une histoire familiale particulière : son père était un espion de l'Army Intelligence.
Elle rend hommage.
Mais un hommage tellement imprégné de cette éducation militaire - héroïsme, honneur, famille, patrie - vécue de l'intérieur et complètement assimilée que ça en est dérangeant.
On dirait presque un livre de propagande américaine.
Cela reste cependant un bon livre, bien écrit, bien construit.
C'est sans doute cela qui m'a le plus perturbée, ce paradoxe : un livre que j'apprécie avec des idées véhiculées qui me rebutent.
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Sara apprend que son fils, Jason, a disparu pendant sa dernière mission chez les SEAL.

Pendant l'attente angoissante de nouvelles, elle se replonge dans les mails envoyés par son fils depuis le début de son entraînement.

Garçon passionné par la littérature, elle l'avait imaginé faire des études universitaires et embrasser une carrière intellectuelle. Mais, devenu homme, il a fait son choix. Il voulait rejoindre les SEAL afin de défendre son pays. ☆☆☆ On se doute que l'entraînement pour devenir un SEAL (Sea Air Land) doit être corsé et physique. En lisant ce roman fameusement documenté en la matière, j'ai découvert certaines épreuves qu'un aspirant SEAL doit obligatoirement réussir afin de rejoindre les rangs. L'épreuve du Drown-proofing m'a laissée sans respiration pendant quelques instants...

C'est également l'histoire d'une mère célibataire. D'une femme qui a toujours eu la vie remplie par son seul et unique enfant. Et ce lien indéfectible qui les lie. Cet homme de 27 ans qui l'appelle encore Maman parce que ce mot évoque toute la tendresse qu'il ressent pour elle.

On se plonge littéralement dans cette histoire. Onze jours durant, on suit les pas de Sara. On retient sa respiration. On est pieds et poings liés sur toute la longueur jusqu'à apprendre en quoi consistait la mission dirigée par Jason.

J'avoue avoir lu ce roman avec une certaine distance et avoir eu un peu de mal à m'attacher aux personnages. Mais impossible de le laisser tomber pour autant... La réflexion, sur ce qui pousse un homme à mettre sa vie en jeu pour une mission et celle sur comment on peut vivre en tant que mère avec cette peur de voir son fils mourir, est poussée, approfondie, riche et pleine de sens.

Merci beaucoup à Lea Touch Book et à son #PicaboRiverBookClub de m'avoir permis de lire ce livre des excellentes éditions Gallmeister
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Parfois il suffit d'un événement, un choc, pour voir le monde d'un autre oeil et envisager sa vie différemment.

Pour Jason, alors âgé de 17 ans, ce sont les attentats du 11.09.2001. Une révélation. Il prend la décision de s'engager dans les forces spéciales de l'armée américaine. C'est une vocation finalement, qu'il se découvre. Aussi jeune qu'il est, il sait qu'il veut servir son pays, le défendre, quitte à laisser sa maman et sa vie de jeune adulte, derrière lui. Sara, jeune mère d'une trentaine d'années, subit cette décision. Évidemment, elle veut garder son fils près d'elle. Mais elle le laisse vivre son expérience et son projet. 10 ans ont passé, on est en mai 2011. Sara est informée de la disparition de Jason lors d'une mission secrète. La presse est à l'affût chaque jour, chaque nuit, faisant des rondes en face de chez elle. Alors elle se replonge dans les e-mails que Jason lui envoyait depuis le début de sa formation. Elle veut comprendre pourquoi il a pris cette orientation, ce que les SEAL lui ont apporté.

Ce texte est subtil et assez sensible puisque Léa Carpenter expose une très belle relation fusionnelle d'une mère avec son fils. Qu'importe la distance, ces deux-là sont liés. Il n'y a qu'eux, depuis la fuite et ensuite la mort du papa de Jason, David. le seul grand amour de Sara d'ailleurs. Mais elle a su gérer ce fils qui, du jour au lendemain, alors qu'il aurait pu prétendre à de belles études, et ensuite à un poste haut placé, a décidé de servir sa patrie. le jour où tout bascule, où Sara est informée que quelque chose est arrivé à son fils, elle bascule, tout en gardant les pieds sur terre. Elle veut savoir, savoir ce qu'a été cette mission si secrète, ce que Jason a vécu ces 11 derniers jours, pourquoi il a voulu ça. On assiste à une alternance entre ces deux personnages : d'une part Sara explique sa vie, sa rencontre avec David, son quotidien qui est désormais caché. Et d'autre part, Jason, qui s'étend longuement sur les entraînements. J'ai été davantage touchée par les parties de Sara, me plongeant dans cette vie mise en suspens durant quelques jours, le temps d'avoir des nouvelles. le personnage de Jason est certes intéressant, on a affaire à un gars très intelligent, qui a de belles valeurs, très proche de sa maman. Mais les détails très poussés sur les SEAL et les discours militaristes ne m'ont pas captivée.

On traverse un texte lent, qui prend le temps de nous envelopper dans le quotidien de ces deux personnages, particulièrement bien ficelés. Les dernières pages sont beaucoup plus captivantes que le reste, et nous prend d'un coup pour nous amener enfin vers les réponses que le lecteur attend avec impatience! Cette lenteur et le traitement trop approfondi à mon goût sur les forces armées américaines ont eu raison de mon attention à plusieurs reprises. Mais au final, avec ces dernières pages plus romanesques, je le vois sous un autre angle. C'est un roman abouti, politique, bien écrit malgré une certaine prise de distance émotionnelle de la part de l'autrice. Je retiendrai surtout cette très jolie histoire entre une mère et son fils.

Merci à Léa et aux éditions Sonatine pour cette lecture qui sort de mes habitudes. C'est une lecture commune avec Fanny !
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« La phronèsis, selon Aristote, est la sagesse acquise par l'expérience qui vous permet de faire des choix sur la marche à suivre dans une situation donnée. Elle s'oppose à la sophia, la sagesse acquise dans les livres. »
SEAL : Sea, Air, Land (mer, air, terre). L'acronyme signifie également « phoque » en anglais; il désigne la polyvalence des forces spéciales de l'US Navy.
Jason est un SEAL, et il a disparu. Ça n'arrive pas, ça, chez les SEAL. On ne laisse personne « disparaître ». Alors comment, pourquoi ? Sa mère attend. Elle est très entourée, l'US Navy sait faire ça, la gestion des proches. Son métier lui fait également côtoyer le gratin de la politique, et le père de Jason, décédé, a été en son temps un célèbre espion, il a doté son fils de prestigieux parrains. Passant du présent (l'attente) au passé (Jason raconte son parcours), le roman nous plonge au coeur de l'âme américaine…
C'est le premier roman de Léa Carpenter et il impose d'emblée le respect. Il y a quelque de chose de grand qui s'en dégage, une intelligence évidente, une profondeur, couplée à un sens du suspens, quelque chose qui agrippe, un peu douloureusement; dans le même temps il y a aussi quelque chose qui grippe, les dialogues sont laborieux, le rythme disruptif, et on n'est jamais sûr d'avoir tout à fait compris. Il m'a été difficile de m'attacher à qui que ce soit, j'ai eu l'impression que ça ne prenait jamais vraiment, sans pour autant souhaiter arrêter la lecture, tant le sujet est intéressant.
Partagée.
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