Citations sur Ravages (42)
La télévision avait rendu populaires les enquêtes sur les crimes sordides et la littérature policière mis en exergue nombre de criminels sadiques, mais être confronté à un véritable tueur psychopathe demeurait exceptionnel dans une carrière de flic. Trente ans de métier, et Nicolas Vanlaert se trouvait pour la première fois face à un cas de cette ampleur.
Dans leur monde, une fois dépassés les convenances et les minauderies, I'étalage des richesses et du pouvoir, les masques tombaient plus vite qu'on ne le croyait, au détour d'une plaisanterie, en réponse à un sous-entendu... On se reconnaissait alors, et on formait un clan.
Elle devait pourtant se rendre à l’évidence : c’était à cause d’elle que ce gamin était dans cet état… La culpabilité, un sentiment qu’elle avait tenté d’enfouir pendant de longues années, refit surface comme une créature de l’ombre tapie dans son repaire et prête à reprendre le contrôle de son territoire.
Tu te souviens de tes dix-sept ans, Clémence ? Libre, la vie devant toi, des projets plein la tête… J’étais comme toi, un bon petit gars… Okay, j’ai merdé une ou deux fois… Du chapardage, des petites conneries, mais rien de grave.
Pas de règle ni de considération esthétique dans la discipline qu’elle pratiquait depuis quelques années, tous les coups étaient permis. C’était la première fois qu’elle utilisait ces techniques au cours d’une agression réelle et non d’un entraînement.
À ses yeux, Cantrel était l’homme le plus détestable qui soit. Mais était-il pour autant capable de s’en prendre à deux gamins innocents ? Elle en doutait, malgré tout…
Clémence n’est pas en détention provisoire, et malgré les apparences, rien ne l’accuse du meurtre de ces enfants… Elle est vraisemblablement victime d’un maître-chanteur, ou au moins d’une personne qui lui en veut terriblement et a décidé de la mettre au centre de ce massacre. Pour l’instant, nous ne savons absolument pas pour quelle raison elle est mêlée à tout ça…Cantrel ne s’attendait pas à cette réponse.
L’arrogance du commissaire était insupportable, Delambre écarquilla les yeux malgré lui. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas bossé ensemble ? Deux ans, environ ? Cantrel n’avait pas changé d’un pouce, le monde lui appartenait…
Cantrel avait pour spécialité de s’approprier les idées et les actions des autres. C’était un orateur né, un arriviste de première qui n’avait pas lésiné sur sa facilité à communiquer pour grimper les échelons, non au mérite mais par ses dons de manipulateur invétéré. En outre, la dernière grosse enquête de Delambre aux Stups s’était soldée par l’avortement d’Héloïse. Face au drame personnel vécu par Pierrick, son supérieur ne lui avait pas semblé humainement à la hauteur. Insensible et distant, Cantrel n’avait pas daigné faire acte de présence lors des obsèques du nourrisson mort-né… Un comportement incompréhensible que Pierrick ne parvenait pas à pardonner, d’autant qu’ils travaillaient à ce moment-là sur la même affaire.
La télévision avait rendu populaires les enquêtes sur les crimes sordides et la littérature policière mis en exergue nombre de criminels sadiques, mais être confronté à un véritable tueur psychopathe demeurait exceptionnel dans une carrière de flic. Trente ans de métier, et Nicolas Vanlaert se trouvait pour la première fois face à un cas de cette ampleur. Il notait sur un tableau blanc les points forts de leurs réflexions. De nouvelles déductions lui trottaient dans la tête…