Citations sur Voyage dans l'Anthropocène : Cette nouvelle ère dont nous.. (5)
Quand une civilisation arrive à relever un défi, explique l'historien britannique Arnold Toynbee, elle croit. Dans le cas contraire, elle décline et disparait.
Jared Diamond, dans son livre "Effondrement" ne dit pas autre chose et l'on est en droit aujourd'hui de se demander ce qu'il en est de la nôtre : car si nous avons désormais une idée assez précise de ce qui est notre défi, ce que nous ne savons pas, en revanche, c'est quelle sera notre réponse... "Les civilisations meurent par suicide, écrivait Arnold Toynbee, non par meutre."
Nous passons en ce moment même à un changement d’âge. Age de l’industrie. Age du pétrole, de l’électricité et de l’atome. Age de la machine. Age des grandes collectivités et de la science… L’avenir décidera du meilleur non pour qualifier cette nouvelle ère où nous entrons
un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l'homme, le respect des autres avant l'amour-propre (citant Levy-Strauss, Mythologies)(p.86)
La science moderne s'est formée à partir de quelques esprits déviants dispersés, Galilée, Bacon, Descartes, puis créa ses réseaux et ses associations, s'introduisit dans les universités au XIXème siècle, ouis au XXème siècle dans les économies et les Etats pour devenir l'un des quatre puissants moteurs du vaisseau spatial Terre.
Le socialisme est né dans quelques esprits autodidactes et marginalisés au XIXème siècle pour devenir une formidable force historique au XXème siècle. Aujourd'hui, tout est à repenser. Tout est à recommencer,
Tout en fait a recommencé, mais sans qu'on le sache. Nous en sommes au stade de commencements, modestes, invisibles, marginaux, dispersés. car il existe déjà, sur tous les continents, un bouillonnement créatif, une multitude d'initiatives locales, dans le sens de la régénération économique, ou sociale, ou politique, ou cognitive, ou éducationnelle, ou de la réforme de la vie...
Citation d'Edgar Morin. p153
Le progrès, cette idéologie dans laquelle nous avons grandi et qui fait de la science la mère de toute chose - la garantie d'un grand ordre planétaire, d'une organisation rationnelle des rapports sociaux -, est aujourd'hui taillé en pièces par cela même pour quoi elle a failli : les lendemains qui chantent. La science qui nous garantissait contre la peur est devenue source de peur. Elle se révèle ni si humaine, ni si bienfaisante, qu'on la pensait. Et cette fée fétichisée à laquelle l'humanité demandait hier des réponses à toutes ses questions se voit aujourd'hui réclamer des comptes. S'il est une démarche qui doit anticiper toutes les autres, c'est bien pour elle de réapprendre l'humilité. p143