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Critique de Lolatanev


Il s'agit d'un roman de non-fiction, qui retrace le fait divers de l'affaire Jean Claude Romand en France.
Le 9 janvier 1993, Jean Claude élimine toute sa famille, sa femme, ses enfants, ses parents et son chien. Il essaie, par la même occasion, d'attenter à ses jours mais il est sauvé alors une enquête est menée.
Cette enquête révèle que le grand médecin de renom, Jean Claude Romand, n'est finalement qu'un imposteur qui ment à tous ses proches depuis près de vingt-ans.
J'ai tout d'abord beaucoup aimé le début du roman qui est conté par un proche de l'accusé, ce qui rend d'emblée le récit beaucoup plus personnel et touchant.
Ce qui m'a plus particulièrement interloquée, c'est évidemment l'aspect psychologique de ce roman. La mythomanie est au coeur du livre et l'engrenage est véritablement passionnant à étudier, Jean Claude Romand explique que plus il mentait, plus il lui était difficile de dire la vérité, que lui même ne savait plus vraiment dissocier le vrai du faux.
Ensuite, le point fort de mon appréciation de l'oeuvre réside dans le fait qu'Emmanuel Carrère ne nous livre pas seulement la retranscription d'un sordide fait divers mais son rapport personnel à l'enquête, avec énormément de digressions autobiographiques qui m'ont évidemment fait penser à l'ouvrage de Patrick Modiano, Dora Bruder.
Ces auteurs ont tout deux la même démarche, intrigués par un mot, une coupure de journal, ils se lancent dans un véritable travail d'investigation qui redonne sa valeur au métier d'écrivain trop souvent critiqué, blâmé.
Emmanuel Carrère assiste à tous les procès, rencontre le coupable, échange des lettres avec lui, se rend sur les lieux de vie du meurtrier et échange avec ses prochesL'écriture est incisive, fluide car précise et concise, elle marque.
L'auteur nous confie avec sincérité ses doutes, ses pensées les plus profondes c'est pourquoi cet ouvrage m'a tant bouleversée.
En tant que lecteurs, nous sommes constamment portés par un sentiment d'ambivalence qui rend le récit particulièrement ambigu quant à nos ressentis à propos du meurtrier.
J'ai adoré ce roman !
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