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Critique de mariecesttout


"Tu étais fière que je devienne écrivain. Il n'y a rien de mieux, à tes yeux. C'est toi qui m'a appris à lire et à aimer les livres. Mais tu n'as pas aimé la sorte d'écrivain que je suis devenu, la sorte de livres que j'ai écrits. Tu aurais voulu que je sois un écrivain comme, je ne sais pas, Erik Orsenna: un type heureux ou qui, en tout cas, le parait.Moi aussi, j'aurais bien voulu. Je n'ai pas eu le choix. J'ai reçu en héritage l'horreur, la folie ,et l'interdiction de les dire. Mais je les ai dites. C'est une victoire."

Une victoire.......oui, il fallait voir la suite... Voir s'il cessait de transférer sur chaque psychopathe qui passe ses angoisses existentielles. Il l'écrit ailleurs: " Je me demande si écrire, pour moi, revient nécessairement à tuer quelqu'un."Alors? C'est lui qui nous a donné la réponse dans son livre suivant. D'autres vies que la sienne ? Et oui .. c'était.. beau, lumineux et honnête.

Parce que quand même,dans ce livre à sa mère, dont elle ne veut pas ( parce que son équilibre, à elle ,a été construit ainsi), il ne tue peut être pas au sens propre du terme, mais il en fait , du mal!Très consciemment, d'ailleurs.
A sa mère ,donc. A la jeune femme qu'il croyait séduire par le biais d'une manipulation publiée,et qui n'en voulait pas non plus. A sa compagne actuelle, je suppose. A ses enfants........

Et donc cette auto-analyse, ce nombrilisme étalé lui auront au moins servi à quelque chose. Je n'y croyais guère , j'avais tort, on ne change pas comme cela, même en étalant ses secrets de famille. Des secrets qui pèsent tant dans sa vie (alors que sa mère n'a pu avancer que dans le déni) que le grand père disparu ( concrètement, puisqu'on ne sait pas vraiment ce qui lui est arrivé, et disparu surtout de la mémoire familiale, puisqu'il ne faut pas en parler) , il le recherche dans tous les personnages créés, soit de manière fictionnelle dans par exemple La classe de neige, soit par une étude tellement poussée qu'elle en devient aussi pathologique presque que le modèle , dans L'adversaire.. Des individus tellement malheureux, qui se supportent eux-même tellement peu, qu'ils retournent contre les autres leur haine de soi...

On ne change pas, et c'est sans doute tant mieux pour la littérature .
Car autant j'ai peu de goût pour son personnage, allo maman bobo, j'ai plus de 40 ans, je suis malheureux et je fais le malheur des autres parce que mon grand père etc......, autant je trouve ce livre extrêmement bien écrit, intelligent dans l'analyse , sincère oh que trop ,et brillant dans la construction.



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