AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marina53


En ce 8 septembre 2021, Emmanuel Carrère, parce qu'il a proposé à L'Obs cette chronique au long court, franchit, comme des centaines d'autres (avocats, journalistes ou victimes), pour la première fois ces portiques de sécurité de la salle des pas perdus du Palais de justice de Paris. Des visages qui, au fil des neuf mois prévus, deviendront familiers, d'autres des amis.
Si plusieurs raisons l'ont poussé à couvrir cet événement, notamment le fait que ce procès est inédit et qu'il s'intéresse à la religion, l'essentielle est qu'il veut écouter les paroles de ceux qui ont vécu ou survécu à cette terrible nuit du 13 novembre 2015.
Chaque semaine paraît alors dans L'Obs le compte-rendu des audiences, durant lesquelles ont comparu 14 accusés, complices à des degrés divers, et se seront succédé des centaines de victimes, proches de victimes, témoins, policiers...

Cette chronique judiciaire se compose de trois parties : Les victimes, Les accusés, La cour. Dans la première, Emmanuel Carrère décrit une partie de certains témoignages, puisqu'il a bien fallu en choisir seulement quelques-uns sur les centaines. Marquants, comme beaucoup. Terribles. La deuxième donne la parole aux accusés. Des mois avant (voire des années) l'attentat jusqu'au jour fatidique, il déroule le fil des événements afin de comprendre comment chacun a pu se retrouver sur ces bancs (foi, radicalisation, départ vers la Syrie...). Enfin, la troisième est consacrée aux avocats.
Avec beaucoup de sensibilité et d'humanisme, l'auteur décrit les récits des victimes, les blessures, la difficile reconstruction, la résilience ou la colère parfois, l'impossible pardon mais aussi le monde judiciaire, la menace djihadiste toujours présente.
Outre cette immersion parfaite, glaçante et émouvante, certes, mais aussi passionnante et instructive, l'auteur, sans (essayer de) prendre parti et sans jamais verser dans le larmoyant, questionne sur les forces et faiblesses de la justice, sur la place du pardon, sur les raisons qui poussent certains hommes à commettre l'horreur...
Un témoignage édifiant, vibrant, unique en son genre...
Commenter  J’apprécie          722



Ont apprécié cette critique (68)voir plus




{* *}