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Critique de Croquignolle


Je referme ce petit roman avec l'impression d'avoir été longtemps absente de chez moi. Je rentre d'un voyage formidable mais angoissant, totalement dépaysant mais lourd de secrets. Je prends une bonne respiration. Ouf, je suis maintenant en sécurité, loin de ce huis-clos du Nordeste, qui m'a à plusieurs reprises coupé le souffle.

C'est le premier roman de Raimundo Carrero que je lis et c'est une magnifique découverte. Son écriture est belle, poétique, rugueuse, directe, lumineuse, violente et exigeante. Elle ne laisse pas de répit et sollicite sans cesse nos sens et notre esprit.

Je ne connais pas le Brésil mais grâce aux mots de Carrero, j'ai pu appréhender les esprits de la forêt de ce coin de terre, sentir la chaleur étouffante d'un soleil au zénith et imaginer cette fazenda retirée du monde qui abrite des personnages étranges et fascinants : les deux frères Judas et Abel, bientôt rejoints par Dina.

Les personnages, leur caractère et les évènements qui leur arrivent trouvent tous leur origine dans la Bible. Rien de tel pour passionner la prof d'Ethique et Cultures religieuses que je suis ! C'est grisant de pouvoir faire des liens immédiats avec les histoires connues, même si l'auteur s'amuse parfois, avec les prénoms, à brouiller les pistes.
Ce roman peut être une vraie découverte théologique !

L'auteur a une magnifique capacité à varier le rythme et les ambiances. La mise en parallèle de la vie de Dina et de sa mère Sara est particulièrement réussie. Et on comprend ainsi aisément que dans ce coin de pays les chiens ne font pas des chats.

Je pourrais encore parler de l'emprise des traditions familiales sur les actions de chaque personnage, de l'amour-haine qui unit deux frères amoureux d'une même femme, de l'attachement intouchable des hommes du Nordeste à la terre de leurs ancêtres ou encore des secrets lourds des actes difficilement assumés... mais je vous laisse les découvrir sous la plume bien plus pertinente et belle de Raimundo Carrero.

Je termine en relevant encore les magnifiques illustrations de Fernando Vilela nous permettant de goûter plus en profondeur à la richesse de cette culture et de ce mouvement Armorial.

Merci à Babelio et aux Editions Anacaona pour cette magnifique découverte et ce beau voyage littéraire sous le soleil brésilien.
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