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Critique de Garoupe


L'histoire commence avec Marzio Belonore, lombard de naissance, violoniste virtuose, au moment où il va donner un concert à la Scala de Milan, au début des années 1930.

Non. L'histoire commence avec Volturno Belonore, père de Marzio, à qui on fait croire que son champ contient du minerai rare et précieux, au début des années 1910.

Non, en fait, ces deux histoires se répondent car dans les coulisses et sur scène, le Marzio de 1930 trouve tous les prétextes (une vision, une odeur, une ambiance,...) pour se replonger dans l'histoire du Marzio de 1910 : la déchéance de la famille Belonore, son amour pour sa belle-mère, la douce et jeune Ofelia, de trois ans à peine son aînée, son amour pour la musique, sa haine de son père, la chute de son paysan patelin de naissance, la fuite loin de ses racines,…

Tout cela est très bien orchestré et écrit par Philippe Carrèse qui rend une copie très propre : un style léger et agréable mais pas futile, entraînant et parfois drôle, une histoire bien ficelée qui se joue, se noue et se dénoue à 20 ans d'intervalle.

Volturno Belonore est le type même du patriarche qui ne règne pas que sur sa maison mais aussi sur le village. Sa maison se compose de ses 3 fils issus d'un premier mariage, Lucio, Marzio et Toma par ordre de naissance, de sa mère, de sa seconde épouse, Ofelia dont il a eu une petite fille Vittoria. le village est bien entendu coupé en deux entre les pro-Belonore et les anti-Belonore, peu nombreux mais au pouvoir de nuisance important.

Tout cela cache évidemment des histoires beaucoup plus sombres où la folie des hommes et des femmes se combine à la vie, aux relations amoureuses, à la passion qu'elle soit entre des êtres humains ou entre un être humain et un art ou encore soumise au dictat d'une ambition démesurée.

« Virtuoso ostinato » est un livre sur la passion et sur la folie, donc, mais c'est aussi un livre sur l'aveuglement, l'entêtement (que cela concerne Volturno et sa chimère de mine ou Marzio et ses passions pour Ofélia et pour la musique), l'impossibilité atavique au bonheur qui semble inhérente à tous les êtres humains qui ne vivent pas de ce qu'ils ont mais de ce qu'ils veulent. C'est cette logique qui les mène inévitablement à leur perte (ou à une forme de perte). Celle-ci peut prendre plusieurs formes mais elle passe irrémédiablement par le malheur et l'obstination à chercher ce malheur.

« Virtuoso ostinato » n'est donc pas un roman innovant tant dans sa forme que dans son fond mais est un moment de lecture que j'ai trouvé passionnant et émouvant et qui distille goutte à goutte son doux parfum qui sent bon l'Italie rurale et sa triste fatalité qui se loge dans l'âme de chaque être humain.
Lien : http://garoupe.wordpress.com..
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