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Critique de Luna05


Avant de débuter ce billet je tiens une nouvelle fois à remercier le site Babelio pour ce partenariat via le concept Masse Critique ainsi que les Éditions "Livre de Poche".

Étant devenue fan de deux sortes de lectures n'ayant à priori rien à voir ensemble ma curiosité m'a poussé à m'intéresser à ce titre proposant une fusion quelque peu atypique de deux mes mondes de prédilection et d'évasion. Qu'allait bien pouvoir donner cet hybride littéraire faisant frayer ses personnages dans une intrigue se déroulant dans une époque révolue présentant des règles de bienséance désuètes mais non dénuées de charme face à un univers d'urban fantasy peuplé de Loup-Garou, vampires et autres fantômes?

Ce récit débutera de manière pour le moins assez humoristique au vu de la tournure que prendront les choses malgré le drame se jouant. Mademoiselle Tarabotti en cherchant désespérément à échapper à l'ennui d'un bal de plus profitera d'un subtil stratagème pour s'isoler à l'écart de tous afin de déguster son thé et une part de tarte à la mélasse, c'est à cet instant qu'elle subira une tentative d'agression par un jeune vampire ignorant à qui il s'attaquait. La jeune femme dite "Sans âme" et traitée très officiellement de vieille fille tuera accidentellement son pauvre agresseur et attirera par la même occasion diverse réactions en chaine sur sa modeste personne. Cet enquête sera confiée au très austère mais néanmoins efficace Lord Maccon chef du BUR (bureau des registres des non naturels) et Loup garou Alpha de son état quant à découvrir qui était ce vampire en question, pour quelles raisons ignorait-il les règles élémentaires quant à se nourrir et enfin pourquoi avoir attaqué la seule personne dont ce dernier et ses autres congénères ne pourraient jamais se nourrir? L'ignorance à ses limites....Mademoiselle Tarabotti se verra donc devenir le centre d'intérêt de diverses factions surnaturels que cela soit le BUR ou plus particulièrement Lord Maccon ainsi que la ruche vampirique menée par l'une des reines vampires les plus vieilles et influentes du pays. Entre découvrir le ou les personnes tirant les ficelles sur les disparitions de vampires et garous de ces dernières semaines et gérer sa houleuse coopération avec le loup Alpha Lord Maccon, lady Tarabotti aura fort à faire. Que va bien pouvoir donner une collaboration entre une lady Paranaturelle fouineuse n'ayant pas sa langue dans sa poche et un Surnaturel vieux loup Alpha aussi attiré qu'exaspéré par cette dernière?

Tout d'abord et au risque de passer pour superficielle je vais aborder le choix de la couverture avant de parler du contenu. Pour ma part je la trouve très jolie comparé à celle utilisé pour "Orbit" et un peu plus en accord avec l'idée que je me faisais d'Alexia, c'est donc pour moi une sélection judicieuse et esthétique.
Bon passons à présent aux choses sérieuses.
Dès le premier chapitre le ton sera donné et l'auteur maintiendra cette ligne de conduite du début à la fin, ce livre sera donc ponctué d'un humour subtil et omniprésent servit par une plume très particulière car infiniment très soutenue, classe et qui, cerise sur le gâteau sera à la fois très fluide et agréable. Lors de la lecture on ressent que Gail Carriger prend beaucoup de plaisir à nous perdre dans son univers appartenant à l'époque Victorienne à la fin du XIX siècle, un renouveau commençant à pointer le bout de son nez quant à l'avancée des sciences, la modernité et les nouvelles technologies.
Que dire de ces personnages principaux?
Mademoiselle Alexia Tarabotti n'aura point à souffrir de la comparaison avec ses autres consoeurs peuplant le monde de la bit-lit, cette jeune femme bien que respectant les règles de bienséance dû à son époque se révélera être une femme de poigne pourvu d'un caractère très affirmé et n'hésitant pas une seconde à tenir tête à Lord Maccon sans sourciller. Qui dit urban fantasy pense systématiquement à pouvoir et celui possédé par Alexia sera pour le moins original et la sauvera plus d'une fois d'une mort certaine. Cette jeune femme catégorisé au BUR comme "Paranaturelle" ou "Sans âme" apportera son lot de révélations en temps et en heure. Mademoiselle Tarabotti de part sa personnalité hors norme m'a immédiatement fait sourire. Lady intelligente, bas-bleu pourvue de réparties subtiles et souvent hilarantes, cultivée et loin d'être fragile, passée dans l'art de se servir d'une ombrelle autrement que pour s'en abriter, Alexia est une vieille fille qui s'assume et ne fait pas partie des canons de l'époque. Trop loquace et pourvue d'un physique pulpeux, d'une peau mat et d'un sang mi-Italien, notre jeune lady souffre depuis toujours de racisme dû aux conservateurs mais également du mépris de sa mère. Des passages qui malgré une certaine décontraction feinte par Alexia démontreront néanmoins sa vulnérabilité et souffrance ainsi que sa totale dévalorisation au profit de ses deux écervelées de demi-soeurs. Pour tenir tête à notre jeune "Sans âme" qui de mieux que Lord Conall Maccon pour relever le défi. Loup Alpha chef du bureau des registres des non naturels, cet enquêteur efficace et perspicace n'aura de cesse de se quereller avec la femme l'attirant et l'exaspérant le plus au monde. Un jeu du chat et de la souris ayant débuté bien avant que nous débutions notre récit et qui prendra tournure ici. Cet Écossais assez maladroit avec la gente féminine ou plus particulièrement avec la très moderne et dominante Alexia n'aura de cesse de créer des malentendus dû à sa nature de Loup nous gratifiant au passage de moments absolument mémorables qui plongeront Mademoiselle Tarabotti en totale perplexité et doute. Juste un exemple la scène entre le Beta professeur Lyall et son Alpha Lord Maccon lui conseillant de ramper pour récupérer Alexia. Un duo attachant et drôle qui nous offrira des passages souvent touchants, amusants mais également sensuels. Des faces à faces dont les répliques et actions croustillantes et savoureuses nous tiendront en haleine du début à la fin, une relation qui ne cessera de gagner en intensité pour notre plus grand plaisir. Leur péripéties sentimentales seront bien évidemment rythmés par les missions en cours.
Gail Carriger a su scrupuleusement trousser un univers fantastique passionnant comprenant des personnages charismatiques, attachants et drôles qu'ils soient principaux ou secondaires. En plus du couple j'ai beaucoup apprécié le très excentrique vampire et ami d'Alexia, Lord Akeldama qui n'hésitera pas à faire des avances à Lord Maccon. le très sérieux et cynique professeur Lyall manquant souvent de diplomatie quant à présenter les choses, la meilleure amie de l'héroïne Lady Ivy Hisselpenny représentant à merveille la jeunesse Anglaise, jeune femme coquette mais s'affublant de toilettes toutes plus ridicules les unes que les autres au grand désespoir de Mademoiselle Tarabotti. D'autres ponctueront également ce récit comme l'abominable "Mama" d'Alexia certes très belle mais dénuée de cervelle ayant depuis toujours rabaissé sa fille physiquement, ainsi que ses deux demi-soeurs possédant les mêmes qualités que leur mère.
Je n'aurai qu'un seul bémol à signaler, il concernera la longueur des chapitres qui furent très souvent mal gérés et se révélaient monstrueusement trop long rendant par moment ma lecture assez pesante.

Cette oeuvre fut pour moi un cocktail original et détonnant étant parvenu à créer un mélange savoureux entre romance et fantastique. Les personnages attachants et drôles de cet univers ont eu finis de me convaincre. Un récit laissant présager une suite mais pouvant tout aussi bien se suffire à lui même. Un roman à déguster avec une tasse de thé et une bonne part de tarte à la mélasse!
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