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Critique de Andromeda06


Voilà un certain temps que je n'avais pas lu Donato Carrisi, que j'ai découvert grâce à son célèbre Chuchoteur (que je projette d'ailleurs de relire puisque je n'ai jamais lu les deux derniers tomes). "La fille dans le brouillard", thriller psychologique également, est pourtant bien différent : il est effectivement bien plus soft, moins violent. Mais j'ai tout de même adoré.

La fille dans le brouillard, c'est Anna Lou, jeune adolescente de seize ans qui a disparu deux jours avant Noël, alors qu'elle se rendait à l'église donner un cours de catéchisme à de jeunes enfants. Qu'est-il arrivé à cette jeune fille, bien sous tout rapport, bien élevée, un peu timide et souvent trop discrète, qui aime les gens et les chats ?

L'enquête est confiée au commandant Vogel. Ce dernier, doué dans ce qu'il fait, quelque peu maniaque et excentrique, minutueux et stratégique, ne peut fonctionner s'il n'est pas sous les feux des projecteurs. Obnubilé par son image médiatique, il lui faut absolument résoudre cette affaire, d'autant que la dernière en date a quelque peu terni sa réputation. Mais comment nourrir les médias et leurs publics sans le moindre indice à offrir ?

Autant le dire maintenant, je n'ai pas apprécié les personnages principaux : Vogel est bien trop égocentrique et manque cruellement d'empathie, alors que Martini, qui sera rapidement admis comme le suspect n°1, est tout le contraire, mais un quelque chose m'a gênée chez lui dès le départ. On s'imagine bien qu'il ne faut pas se fier aux apparences, malgré les doutes et les interrogations qui planent au-dessus de sa tête, mais j'ai tout de même senti qu'il n'était pas tout à fait net. le déroulement des événements prouvera que je n'avais pas tout à fait tort, bien que d'une manière tout à fait inattendue. Bref, je n'ai pas aimé ces deux personnages que l'on suit tour à tour d'un chapitre à un autre, d'un paragraphe à un autre. Mais c'est certainement voulu par l'auteur, car leur psychologie est tout de même habilement travaillée, leur personnalité bien campée dans l'intrigue.

L'enquête, quant à elle, est menée d'une manière plutôt inhabituelle. Vogel, se focalisant davantage sur son image et sur sa réputation plutôt que sur le sort de la victime, aura tôt fait de diriger les caméras vers "le monstre". Il manipulera ingénieusement les médias afin que le présumé coupable soit jugé avant même de passer au tribunal. Sans preuve et sans cadavre, grâce aux médias, l'enquête peut continuer et la justice suivre son cours... Ainsi, on oublie vite Anna Lou. Retrouver son corps et savoir ce qui lui est arrivé deviennent des éléments de l'enquête complètement obsolètes. le public a besoin d'un méchant, d'un coupable, d'un monstre pour rester dans l'histoire, pour ne pas décrocher...

Il n'y a finalement que le lecteur qui pense à elle, qui veut connaître la vérité vraie, celle à laquelle les médias n'y trouvent pas leur compte dans les audimats. Mais nous, lecteurs, on s'accroche à ça et l'on devra prendre notre mal en patience pour que les révélations se fassent enfin... Et c'est subtilement bien joué de la part de l'auteur qui réussit à nous garder, à nous tenir en haleine, malgré des personnages détestables et un contexte médiatique malaisant.

Les ingrédients pour faire un bon thriller sont justement dosés : Pas de preuve, pas de cadavre, mais des indices qui n'ont aucun sens (tant qu'ils ne sont pas recoupés tout du moins). du suspense tout du long. Des médias (et leur public) mine de rien tournés en ridicule. Des personnages bien campés. Une ambiance "médiatisée" et alpine bien ancrée. Une intrigue captivante. Un dénouement quelque peu excessif, mais inattendu et épatant.

Un chouette moment de lecture !
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