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Critique de Pois0n


Alice au pays des merveilles, c'est l'histoire d'un bouquin au charme fou... au sens propre du terme !

Oubliez toute notion de logique et de rationnel avant d'ouvrir ce livre, car sinon, vous vous retrouverez aussitôt sur le carreau. Les aventures d'Alice, déjà fort extraordinaires en elles-mêmes (tomber dans un terrier de lapin aux parois couvertes de placards, rétrécir au point de se retrouver à nager dans ses propres larmes...), s'enchaînent en effet sans que l'on ne sache trop comment, nous emportant avec Alice dans ce pays moins merveilleux que prodigieusement bizarre, où l'absurde règne en maître et où les habitants semblent tous avoir un sacré grain.
La première partie, voyage dans les recoins les plus tordus des lointaines contrées de l'imaginaire est donc un pur régal d'un bout à l'autre.

La seconde, en revanche, casse en partie la magie de l'ouvrage.
« De l'autre côté du miroir » n'est pas sans posséder des atouts propres, c'est certain (comme le passage dans le train ou avec la brebis), cependant, cette deuxième partie du récit se trouve totalement dépourvue de la fluidité de la première, qui gommait le côté décousu des pérégrinations d'Alice. A chaque fois que la fillette franchit un ruisseau, paf ! changement de décor ! Adieu donc spontanéité et tout effet de surprise ; ne reste que l'absurde. Mais là où « Alice au pays des merveilles » possède un côté « naturel », avec « De l'autre côté du miroir » transparaît le sentiment constant que Carroll, par crainte de ne pas en faire assez, a au contraire été trop loin. Les dialogues, auparavant comiques, sont désormais franchement laborieux à suivre ; et si les protagonistes sont plus perchés que jamais, ils apparaissent aussi très fades, comme si, au delà de leurs traits de folie respectifs, il n'y avait rien derrière. Et que dire de ces multiples poésies et chansons parodiques semées un peu partout, fortement lourdingues à la longue !

On sent clairement les sept ans ayant séparé la rédaction des deux textes, même si à l'origine, la genèse en était contemporaine.

Pourtant, malgré cette suite en demi-teinte, le charme qui se dégage de l'ouvrage reste lui intact, empreint de cette originalité et de cette folie tantôt douce, tantôt furieuse omniprésente. Au final, même si la seconde partie s'avère parfois laborieuse voire ennuyeuse à lire, le tout n'en reste pas moins unique en son genre.
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