J'y étais encore lorsque, dans l'hiver 1999-2000, le changement de majorité impliquait la défaite des socialistes après treize ans de pouvoir et transmettait, démocratiquement, le gouvernement à une coalition qualifiée d'extrême mais qui s'ancrait dans le nationalisme, ce qui est plus bien vu en France. Ce choix, qui était celui des électeurs, provoqua un tollé et une réprobation insensée. L'ingérence de L'Union européenne dans les affaires autrichiennes fit beaucoup de mal à Vienne. la ville n'avait pas de leçon à recevoir, surtout de la part de ceux qui en donnent volontiers et dont l'indignation est sélective. Il s'ensuivit 233 jours de "sanctions", aussi indécentes et grotesques qu'inutiles. Des intellectuels français s'empressèrent de gagner Vienne et d'y prêcher la bonne parole, selon eux. certains eurent des hallucinations, voyant ce qui n'existait pas. La parution de l'édition spéciale d'un célèbre guide touristique français, qui faisait fausse route avec une couverture noire, en signe de deuil (!), provoqua la rancœur et l'incompréhension de nombreux Viennois, atterrés et furieux d'être à nouveau traités de pestiférés et de politiquement incorrects... Ils n'ont pas compris ce mauvais procès. [...] Lors d'un de mes séjours à cette époque agitée, des amis viennois me firent remarquer que les Autrichiens et leur capitale ne s'étaient pas permis des commentaires sourcilleux ou scandalisés sur la présence de quatre communistes dans le gouvernement français après 1981...
p.12
Un médecin, débarqué de Hambourg, commet un opuscule pour dénoncer les risques de cette danses du diable sous le titre La preuve que la valse est la principale cause de la faiblesse de corps et d'esprit de notre génération.
p.208