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Critique de Ogrimoire


Quand on attaque un livre, on se forge d'abord une première impression à partir de l'aspect de la couverture, et du résumé proposé en 4e. Ici, la couverture attire l'oeil, elle est très réussie ; les commentaires tirés de la presse anglophone (The Washington Post, The Guardian, The Financial Times) sont dithyrambique ; en 3e de couverture, on apprend que c'est son premier roman (elle avait, avant cela, publié deux autres livres, mais il s'agissait de livres d'histoire) ; enfin, le résumé, qui nous invite à plonger dans les mystères du sous-continent indien en 1837, sous la domination britannique. Tout cela est extrêmement attirant !

Ensuite, il faut entrer dans le livre. Et, parfois, ça ne se passe pas. Mais, ici, rien de tel. Dès les premières pages, on est à Calcutta. L'ambiance est poisseuse, lourde, le sentiment de supériorité des anglais vis à vis des populations locales est écrasant. On découvre William Avery, jeune, de mauvaise humeur, un brin arrogant. Et on découvre cette micro-société extrêmement hiérarchisée, essentiellement basée sur les apparences.

La première rencontre avec Blake est plutôt tendue… On voit face à face deux personnages que tout semble opposer : Jeremiah Blake, entièrement converti à la vie locale, évoluant comme un poisson dans l'eau au milieu des indiens, maîtrisant plusieurs langues locales, et remonté contre les britanniques, alors que William Avery méprise les autochtones, ne rêve que de retourner en Angleterre, déteste le pays… Et, naturellement, ils vont devoir faire équipe. Rien que l'association est déjà profondément romanesque !

Le narrateur, c'est William Avery. Pourquoi lui ? Parce que, on le sent rapidement, c'est lui qui va évoluer. Il va devoir se battre avec ce pays, abandonner ses certitudes, apprendre à dépasser ses a priori et les clichés colonialistes. Sa naïveté initiale est juste insupportable : il semble tomber la tête la première dans tous les pièges soumis à son intelligence.

Le résultat ? J'ai beaucoup apprécié cette lecture ! Non seulement il y a une enquête historique, mais, aussi, une forme de quête existentielle, pour William Avery qui va devoir se confronter à la mort (celle de son ami, Frank Macpherson), à la violence, aux dérives que peut provoquer le pouvoir, à la jalousie, à l'amour, aussi. Il va devoir passer au delà des généralités, des on-dits. Il va aussi devoir faire preuve de son courage.

Pour un premier roman, c'est, de mon point de vue, un coup de maître. Et, ayant découvert que la série Avery & Blake compte au moins deux autres tomes… il n'y a plus qu'à attendre qu'ils soient traduits en français ! Ou à les lire en anglais ?
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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