Citations sur Pierre Rabhi. Le chant de la Terre (25)
La souffrance, cela aiguise ou cela émousse (p. 31)
Cette disparité, je me suis amusé à l'illustrer.
J'ai essayé d'imaginer une caméra qui filmerait ce qui se passe sur la terre.
Cela donne une pyramide.
Tout en bas se trouvent les gens qui marchent à pied, sans doute la majorité de l'humanité. Ceux-ci se déplacent à la vitesse moyenne de 6 kilomètres à l'heure. Au-dessus, ceux qui se sont un peu enrichis et qui ont pu acheter un vélo, doublant ainsi leur vitesse de déplacement. D'autres, un peu plus riches encore, ont pu acheter une mobylette, ce qui leur permet de rouler à 50 kilomètres à l'heure.
On trouve ensuite ceux qui ont pu acheter une voiture et qui roulent à une moyenne de 80 kilomètres à l'heure. Nous sommes déjà vers le haut de la pyramide.
Encore plus haut, il y a ceux qui prennent l'avion et qui se déplacent à 800 kilomètres à l'heure. Au-dessus, ceux qui sont assez riches pour prendre le Concorde et qui volent à 1500 kilomètres à l'heure et enfin, tout à fait en haut, à l'extrême pointe de la pyramide, apparaissent les cosmonautes qui vont jusqu'à 28 000 kilomètres à l'heure. (...)
Tous ont le désir d'arriver au maximum, tous peuvent se dire que, s'ils n'ont pas leur avion privé, ils n'ont pas réalisé tous leurs désirs. Voilà pourquoi ce système est absurde.