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Critique de Pois0n


Le château des effrois est ma seconde rencontre avec la plume de Barbara Cartland. le résumé promettait du mystère et éventuellement un romantic suspense historique... il n'en est rien. Tatika ne met en effet les pieds dans le fameux château écossais que dans la seconde moitié du roman.

Avant ça, l'intrigue prend place à Londres à la fin du 19e siècle, en pleine saison des bals, où Tatika peine à repousser les prétendants qui lui tournent autour tels une nuée de moustiques. Mais entre les jeunes gens bien élevés qui comprennent rapidement que non, c'est non, et lord Crowley, prêt à toutes les bassesses pour poser les mains sur elle, il y a un gouffre. Crowley n'est pas seulement ce que l'on appellerait de nos jours un gros dégueulasse, il est également très malin et n'hésite pas à détourner les codes sociaux en vigueur à l'époque pour parvenir à ses fins. D'autant que la belle-mère de Tatika serait ravie de faire d'une pierre deux coups, d'une part en récupérant le père pour elle toute seule, de l'autre en bénéficiant directement de l'avancée sociale de sa belle-fille.
La lecture de la première moitié du livre s'avère donc incroyablement pesante tant ces deux personnages se montrent abjects. Une chose est sûre, Barbara Cartland excelle dans l'art de rendre ses antagonistes détestables à souhait et l'on grimace de dégoût en même temps que Tatika. Si l'on a l'impression que le calvaire dure une éternité, c'est peut-être parce que l'on s'attendait à autre chose, mais l'on ne peut pas nier le talent de l'autrice pour nous immerger aux côtés de son héroïne.

Mais du coup, ça signifie qu'il reste à peine 70 pages pour expédier Tatika en Écosse, lui faire rencontrer le duc et découvrir la vérité sur le drame survenu chez lui. Si le voyage s'avère enchanteur, avec de jolies descriptions de paysages, on se rend rapidement compte que l'enquête promise par le résumé n'existe pas. Et si la relation de Tatika avec sa nouvelle patronne est plutôt bien narrée, la romance se révèle d'emblée être le gros point faible du livre. Et pas du genre « élément le moins réussi », plutôt « qui tire vers le bas et plombe complètement un roman jusque-là plutôt pas mal ». D'un côté, on échappe au cliché du coup de foudre au premier regard, de l'autre, on a droit au grand amûuuur sans que les personnages n'aient échangé plus de dix phrases ensemble, maladroitement justifié par des histoires de destin et de potentielles vie antérieures. En tout cas, Tatika et Magnus y croient dur comme fer. Et vas-y que ça se jure un amour éternel alors qu'ils ne. se. connaissent. pas. A grands renforts de phrases horriblement mielleuses qui donnent un aspect très daté au truc. Certes, ça a été écrit dans les années 70, mais quand même !
Quand au crime non résolu... eh bien, les réponses tombent toutes seules. Tatika n'a strictement rien à faire pour que la vérité surgisse au grand jour...

Bref, ça commençait bien, très bien même, avant de sérieusement se casser la figure. Et c'est dommage, parce que c'est plutôt bien écrit, avec un joli décor ainsi qu'une héroïne débrouillarde pour son âge et son époque. Mais l'intrigue retombe comme un soufflé, le dénouement arrive trop facilement (qu'il s'agisse du mystère, de la romance ou du harcèlement) et l'on referme le livre sur un sentiment mitigé.
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