Le château des effrois de
Barbara Cartland
Sa nature franche la poussait à refuser la seule idée d’être embrassée par quelqu’un pour qui elle n’éprouverait pas de véritable affection. Il était difficile parfois de refréner les ardeurs de ses soupirants subjugués par sa beauté car même sa froideur leur était un défi. Mais Tatika avait fini par apprendre, comme l’avait dit sa belle-mère, à décourager toute tentative de séduction de leur part avant même qu’ils fussent réellement conscient de leur but.
Elle se disait parfois qu’elle avait un don de double vue car dès les premiers regards elle devinait s’ils chercheraient à la séduire ou non. Ce n’était pas seulement la lueur de convoitise qui brillait dans leurs yeux, ni les flatteries qui sous-tendaient leur conversation. Non, il s’agissait d’une sorte d’instinct qui la mettait en garde contre leurs intentions. Elle reculait alors comme l’on recule devant un serpent.
Son plus grand regret était de ne pouvoir fuir cette société de plaisirs vains, de ne pouvoir vivre loin des mondanités telle « une vierge de glace qui refroidit tous ceux qui tentent de l’approcher » avait dit un prétendant dépité.
« Serai-je jamais amoureuse ? » s’était-elle très souvent demandé, désespérée.
Cependant elle était certaine qu’un jour elle rencontrerait celui qu’elle aimerait et qui l’attirerait irrésistiblement. Parfois, le sang russe qui coulait dans ses veines éveillait en elle d’étranges aspirations et des désirs profonds qu’elle était incapable de formuler car elle était trop innocente.
Mais ces désirs étaient là, cachés au fond de son cœur. Ils peuplaient ses rêves et nourrissaient son espoir d’être un jour aimée et d’aimer à son tour. Qu’attendait-elle de son amoureux imaginaire ? Elle l’ignorait. Elle savait seulement qu’elle le rencontrerait et trouverait auprès de lui le bonheur auquel elle aspirait.
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