Le drame de Gilda

J'avais envie d'une lecture facile et un peu "cucu". Alors, j'ai acheté le drame de Gilda. Dans un supermarché ! La couverture était jolie, le roman était destiné aux lectrices, les pages n'étaient pas nombreuses, le résumé était intéressant ; c'est pile ce dont j'avais besoin à ce moment-là. Finalement, le drame de Gilda a rempli son objectif. Des fois, on a besoin de quelque chose de léger. J'ai jeté mon dévolu sur ce qu'on appelle souvent, un Harlequin (même s'il n'est pas édité par la maison qui porte ce nom). Les éditions J'ai lu ont décidé de changer la couverture de ses romans à l'eau de rose visiblement, sans aucun doute pour qu'on n'arrête avec les préjugés qu'on a toujours vis-à-vis de ce genre de littérature. Finie alors la couverture kitsch avec des couleurs criardes, une photo aux contours grossiers et un couple surjouant une étreinte timide aristocrate. Mais les clichés sont encore là ! Une héroïne, Gilda, innocente, la gentillesse incarnée, timide et presque ingénue parfois, qui parle beaucoup par trois petits points qui viennent couper ses phrases en présence du marquis, et que la vie n'épargne pas. Seule dans un manoir qu'elle doit assumer, elle a perdu ses parents. Sa soeur, sa très méchante soeur Héloïse, a fui sa famille dont elle avait vraisemblablement honte pour se construire une image aristocrate auprès de la haute société de l'époque, changement de nom à l'appui, et épouser peut être un beau marquis brun ténébreux, riche et célèbre. Mais un jour, il se passe quelque chose qui pousse Gilda a prendre la place de sa soeur auprès de la marraine de celle-ci mais aussi, auprès du monde tout entier qui gravite autour de la jeune soeur pourrie gâtée à Londres. Et c'est, à la grande surprise de la lectrice, qu'elle va parvenir à se fondre dans un décor qui n'est pas le sien alors que tout le monde semble n'y voir que du feu.

Malgré ses clichés, le drame de Gilda est un très bon divertissement. Il finit par nous étonner grâce à un contexte historique et un retournement de situation que l'on n'attendait sans doute pas. Mais l'élément perturbateur arrive peut être un peu tard. On a l'impression que l'auteure passe les deux premiers tiers du roman à poser les bases de l'intrigue qui touche les deux soeurs pour conclure un petit semblant d'enquête bien trop court en quelques pages. C'est avec plein de regrets que l'on aurait aimé que Barbara Cartland prenne plus de temps à exposer le danger que rencontre Gilda et qu'elle apporte plus de profondeur à celui-ci. Mais c'est pardonné tellement on est surpris de la tournure que prennent les choses. Après tout, c'est un Harlequin, pas un thriller.

J'accorde ★ ★ ★ ☆ ☆ à le drame de Gilda. En effet, le drame de Gilda remplit son rôle de Harlequin divertissant, facile et rapide à lire. Je ne demandais rien de plus mais j'ai beaucoup aimé le côté historique et l'élément perturbateur qui tombe sur les épaules de Gilda et qui m'a complètement étonnée ; ils viennent apporter un peu plus de consistance au roman. Mais le roman se termine brusquement, à notre plus grand regret, et le manque de profondeur et de pages ne lui permet pas de remporter plus d'étoiles dans ma note.
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