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Critique de afleurdemots


Lucien et Mathilde sont des héros ordinaires, deux coeurs esseulés qui ne se connaissent pas mais vivent pourtant dans le même immeuble.
Pour ces deux trentenaires célibataires, le temps s'est arrêté quelque part entre le film « Un homme et une femme » de Lelouch et la mort de Romy Schneider. Leurs idéaux se nourrissent de la nostalgie d'un temps révolu, de films en noir et blanc, de chansons des années 70…
Se sentant aussi seuls qu'incompris dans ce monde moderne en constante mutation et dont ils ont toutes les peines du monde à comprendre les codes, Lucien et Mathilde vivent à contre-courant de leur époque, assis au bord du monde.

Ils incarnent ce penchant pour la solitude que nous portons tous en nous, cette propension à vouloir nous accrocher à ce que l'on connaît, à un quotidien qui nous rassure autant qu'il nous empoisonne parfois.

Mal à l'aise et maladroits dans ce monde qui ne leur ressemble pas, ils tentent tant bien que mal d'y trouver leur place, s'efforçant d'aller parfois contre leur nature pour se fondre dans la société.
Pourtant, c'est bien leur différence, leur manque d'assurance et leur capacité à s'émerveiller des petits plaisirs simples de la vie qui nous les rendent aussi attachants. Car les contradictions et les craintes qui les habitent font directement écho aux nôtres et nous renvoient l'image de notre propre fragilité.

« La blancheur qu'on croyait éternelle », est la rencontre de deux solitudes, deux âmes soeurs qui vivent dans le même immeuble mais que le destin semble avoir toutes les peines du monde à réunir. Au cours d'un interminable chassé-croisé de 200 pages, le lecteur assiste ainsi, impuissant et le coeur battant, à leurs rencontres manquées, leurs vies qui se croisent sans qu'ils s'en aperçoivent et ce, jusqu'à la dernière page, où le doute subsiste… vont-ils finalement se trouver ? Vont-ils enfin se rendre compte de ce que le lecteur sait déjà, à savoir qu'ils sont faits l'un pour l'autre ?

Le roman de Virginie Carton a le goût et la douceur d'un bonbon au chocolat. Un roman que l'on savoure, le sourire aux lèvres en permanence, et des personnages que l'on quitte à regret, tant on s'attache à eux. Grâce à un style sans fioritures et d'une grande sincérité, l'auteure nous offre un instant de lecture hors du temps, où chaque phrase nous touche en plein coeur.

« La blancheur qu'on croyait éternelle » est un livre qui réchauffe le coeur et réconforte la part solitaire qui sommeille en chacun de nous. L'histoire de Lucien et Mathilde nous démontre que la solitude n'est ni un fardeau ni une fatalité. A condition que l'on ouvre les yeux sur les gens qui nous entourent, que l'on ne laisse pas passer ces rencontres fortuites, ni ces hasards qui peuplent nos vies.

Il ne m'aura fallu que quelques lignes pour m'enticher et m'identifier à ces deux personnages si attachants et me retrouver totalement envoûtée par l'écriture véritablement cinématographique de Virginie Carton. Avec beaucoup de pudeur et une grande sensibilité, l'auteure nous offre une incursion dans la vie et l'intimité de ces deux héros évoluant hors du temps. Grâce à un talent de conteuse hors pair, Virginie Carton extrait les détails du quotidien et embellit l'ordinaire. Parsemant son récit de références cinématographiques et musicales, elle nous emmène ainsi à la découverte des rêves et des idéaux de ses personnages, oscillant sans cesse entre passé et présent.

Et quand bien même vous n'êtes pas né dans les années 70 ou que toutes les références liées à cette période ne vous parlent pas personnellement, si vous vous reconnaissez un tant soit peu dans le caractère de Lucien ou Mathilde, vous ne pourrez que tomber sous le charme de ces deux héros ordinaires et de l'histoire de leur rencontre…

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Dans « La blancheur qu'on croyait éternelle », Virginie Carton nous raconte avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, la rencontre de deux solitudes, de deux héros ordinaires qui peinent à trouver leur place dans un monde moderne qui ne leur ressemble pas.
Véritable livre hommage à cette solitude à laquelle on aspire autant qu'elle nous effraie, « La blancheur qu'on croyait éternelle » est une bulle de douceur, un concentré d'émotions et d'humour qui réchauffe le coeur et fait du bien au moral.
Roman si savoureux que l'on voudrait que jamais il ne finisse, porté par des personnages aussi vrais qu'attachants que l'on quitte à regret, voilà un livre que je vous invite à découvrir absolument et que je relirai sans aucun doute !
Lien : http://afleurdemots.comli.co..
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