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Critique de LoupAlunettes


Un roman très captivant et un univers assez original.

Sha'Tep, Ra'meth, Osia'Phest, l'ensemble des noms de personnages et de clans en présence, les descriptions géographiques bien que parcimonieuses, nous transportent dans un environnement qui n'est pas sans nous rappeler le désert égyptien.



Les rituels magiques extrêmement précis, liés au fer, à la soie, au feu, au sable, à l'ombre, au sang, à la braise et au souffle de ces peuples sédentaires imaginés par Sebastien de Castell, vivant autour d'une oasis, ajoutent également à l'invitation au voyage une sacrée vague d'onirisme.



Le titre nous interpelle forcément, "l'anti-magicien", à une époque littéraire où les magiciens ont le vent en poupe dans les romans jeunesse.



Kelen, 16 ans, le jeune héros de l'aventure, ne sera pas béni par leurs dieux.

Nous sommes dans une société tribale où le haut du panier se trouve dominé par la caste des magiciens.

C'est le niveau social le plus puissant, le plus digne, celui qui siégera pour faire les lois, les faire appliquer et défendre l'oasis.

Ceux qui se trouvent recalés aux épreuves pour devenir officiellement mages ou ceux et celles non doués de pouvoirs magiques seront relégués à des tâches et des métiers de servitude.

Nous sommes étonnés de la posture de l'oncle de Kelen qui du coup se trouve être le domestique de son propre frère et qui devra utiliser les formules de respect qui conviennent pour s'adresser à sa famille "maître".



Kelen craint de rater ses épreuves de mage et d'occuper ce statut, bien triste, nous le concédons un peu.

Pourquoi?

Car il arrive dans cet univers à certains élèves à l'aube des 16 ans de voir leurs capacités magiques décliner jusqu'à la source nulle, ce qui sera le cas pour Kelen.



Les débuts du roman nous embarquent très vite avec la première épreuve où Kelen, très fin et rusé, joue d'astuces pour contrer sa malchance magique.

Oui, cela nous met dans le bain et l'action devient excitante.

Nous nous poserons la question de ce mauvais sort (l'auteur est terrible) car Kelen est, nous le comprenons très vite, brillant, suffisamment intelligent pour retenir les formules magiques de façon consciencieuse, doué d'analyse stratégique pour anticiper les manoeuvres de l'adversaire, il est le mage presque idéal sauf qu'il n'aura plus de pouvoirs.

Au rage, au désespoir!



Des intrigues internes et externes à la société viendront pimenter l'histoire et Kelen aura son rôle à jouer, désigné par le destin tandis que certains le considérerons rapidement comme le veut la loi du clan comme un inférieur.

De nouvelles rencontres vont aussi enrichir (ou compliquer, selon le point de vue) ce nouveau point de départ pour Kelen.

La mystérieuse nomade joueuse de cartes Furia Perfax va lui enseigner à se servir d'autres atouts tout aussi efficace que la magie pour se défendre, ce qui pourrait passer pour une hérésie.

Le personnage a le franc parler et la parole libre, elle ne fait pas preuve de la déférence imposée par les règles des clans qu'elle croise et donne l'impression de voir un vrai potentiel chez Kelen.

Nous avons automatiquement envie de savoir.

Il y a l'idée même dans le personnage de Furia d'un drôle de libre arbitre que Kelen ne se permettait pas dans certaines mesures.

Elle sera une trouble fête dans le petit manège qui va s'installer dans le clan à la mort de leur prince et à la veille de l'élection du successeur.



Avec ce personnage, s'ouvrent des perspectives étonnantes pour le jeune personnage de Kelen et aussi pour les lecteurs, nous avons vraiment l'impression que, face à des problèmes insolubles un peu dictées par les règles de clans, s'offrent des solutions inattendues, faussement insignifiantes, qui peuvent soulever des montagnes.

C'est la porte sur une autre vision du monde pour Kelen qui ne voyait les choses que de la façon dont le clan les lui avait enseigné.

Et pour sauver son destin, il devra contourner, creuser la question pour mieux prendre plus tard le problème de front.

Que reste t-il lorsque le "Un pour Tous, Tous pour un" n'est qu'une illusion et que le "Un pour Tous, Tous pour la majorité" en laissera plus d'un sur la touche?

Et si la majorité de l'oasis prenait le mauvais chemin?



Le roman promettra de très bons rebondissements et des retournements de situations qui font accrocher les lecteurs ados, rien n'est défini dans le marbre par l'auteur.

Oui, rien n'est ni blanc ni noir dans cette aventure, avec l'ensemble des tribus, les personnages. le doute s'installe devant l'appât du gain et pour Kelen et d'autres, cela sera l'heure de vérité.

Sebastien de Castell offre à chaque fois la troisième option possible, comme avec un jeu de cartes, la possibilité de se refaire et de de bien faire.

L'histoire même du peuple de Kelen devrait réserver de sacrées révélations et faire monter l'action, l'émotion.



A découvrir absolument.
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