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Citations sur Les diables bleus (15)

La première fois que Frank avait vu une plage italienne, sa précision militaire l'avait choqué : les sections organisées par couleurs et motifs, les cabines dont les numéros reprenaient ceux des parasols, les jeunes gens qui venaient deux fois par jour ratisser le sable. Dans le New Jersey, on arrivait avec un vieux drap, une glacière et six cousins, et on s'installait au premier endroit libre qu'on trouvait. On avait les genoux qui frottaient contre le dos velu du type assis devant, et personne n'en faisait un fromage.
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[…L]e plaisir est meilleur quand on en avale d’un seul coup une grosse quantité patiemment amassée que lorsqu’il est divisé en portions raisonnables, comme des parts de gâteau. Non seulement la faim entre deux festins est supportable, mais elle fournit aussi une compagnie parfaitement agréable, tout comme le serait la rage si elle était de nature rageuse. (p. 81)
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Ce sont deux choses différentes, être aimé et être choisi C'est cette dernière drogue qui est la plus puissante. Elle vous rend esclave. Et ce qui vous manque quand tout se termine, ce n'est pas l'homme qui a procédé au choix, mais cette ivresse d'avoir été vue par lui, et cueillie au milieu des mauvaises herbes pour être emportée, jalousement mise de côté et, oui, possédée par lui. Ces désirs sont passés de mode, mais cela ne les rend pas moins vrais. (...) J'essaie de vous expliquer, au cas où vous ne le sauriez pas déjà, que vous serez aimés par beaucoup d'hommes mais choisis par quelques-uns, et que connaître la différence vous évitera de vous ridiculiser.
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Frank croyait au destin ; il croyait que chaque moment d'une vie était comme une pièce de puzzle, et que la mort était la dernière à être posée. Vous pouviez bouger les pièces, essayer de les assembler différemment, mais tôt ou tard, en fonction de votre chance, elles s'emboîtaient exactement comme elles étaient censées le faire depuis le moment où vous les aviez renversées sur la table, que l'image qu'elles formaient en fin de compte vous plaise ou non. Peut-être était-ce pour cela que Frank était passé, comme porté par le courant, des marines à la scène et aux plateaux de tournage, des femmes aux hommes, d'un homme à l'autre, d'une vie de chauffeur de camion à celle de repasseur des chemises du plus grand dramaturge du vingtième siècle.
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Il voyait cette soirée dans les collines en amont de Portofino comme le début de son châtiment. Depuis, celui-ci lui avait été infligé en doses progressives, lentement, en un goutte-à-goutte toxique, au fil des années où il avait continué à oser vivre libre, aimer avec abandon, courir après la beauté sitôt qu'elle croisait son chemin, telle une biche traversant une route de campagne. Pas une seule fois au cours de ces années avec Tenn il ne s'était interrogé sur son droit à se gaver de beauté jusqu'à exploser, puis à tout lâcher afin de poursuivre la biche dans les bois pour en avoir encore plus. Il aurait pourtant dû savoir. Personne ne vivait pareille vie impunément.
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Frank et Tenn échangèrent un regard moqueur, en souriant. C'était toujours comme cela : après une soirée passée l'un sans l'autre, perdus dans un défilé d'inconnus et de connaissances grisées, ils se retrouvaient tard dans la nuit et s'effaçaient dans un coin, visages, lumières, musique et tintement des verres devenant un brouillard feutré autour d'eux. Un bref intermezzo, écrit juste pour eux.
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Pour être paresseux avec succès, il faut savoir se satisfaire de ce qu’on sait déjà et de ce qu’on ne saura jamais.
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Peut-être étaient-ce là les deux seuls types d’hommes qui existaient au monde : ceux qui essayaient toujours de vous sauver, et ceux qui vous mettaient éternellement à l’épreuve. (p. 144)
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Tous les couples, supposait-il, étaient séparés par au moins une faille ; un sol complètement ferme ou une union parfaite, ça n’existait pas, ni dans une guerre ou un pays, ni entre amants ; l’astuce, cependant, était de ne pas le reconnaître. Une fois qu’on l’avait remarquée, une fois qu’on avait été réveillé en sursaut, comme Frank, on devenait obsédé par son évolution, et le fait même de suivre cette évolution garantissait son inévitabilité. (p. 176)
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Pour être paresseux avec succès, il faut savoir se satisfaire de ce que l'on sait déjà et de ce qu'on ne saura jamais.
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