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Critique de Marpesse


L'Oeil, recueil de vingt-et-une nouvelles de Claire Castillon, s'ouvre sur l'histoire d'une femme qui, alors qu'elle est assise tranquillement au jardin du Luxembourg et qu'elle regarde des sportifs entamer une danse collective au ralenti, sent ses forces la quitter. Qu'a-t-elle? On ne sait pas mais, ce qui est sûr, c'est qu'elle n'est plus capable de se mouvoir sans se tenir accrochée aux choses ou à leurs rebords...

Ces textes courts parlent de nous. Ce qu'ils ont de savoureux (on y prend vite goût lorsqu'on a compris le principe), c'est qu'ils réinventent la forme de la nouvelle à chute. L'histoire se termine d'une manière et puis, on tourne la page et on trouve une annexe toujours surprenante, qui nous fait sourire ou nous inquiète, soulignant la folie des personnages, donc la nôtre.
Parmi eux, on croise beaucoup de femmes : celle qui a pris en horreur son compagnon et ne sait pas comment le quitter ("Le gras du poulet"), s'enfermant dans une lâcheté qui la dépasse ; celle qui est soumise à sa mère et à ses ancêtres, au point de ne pas vivre sa vie et de s'enfermer dans des objets du passé, un environnement vieillot, puis de se fondre dans un tatouage qui n'en finit plus, pour se perdre ("Ma vraie peau"), ou celle encore qui s'éprend d'un SDF ("Mon sauvage"). "La cérémonie du jambon" est amusante : une histoire de chiens qu'on gâte tellement que... Et dans "Le rat", la narratrice est obsédée par un long poil qu'elle a sur la jambe et ne parvient pas à arracher (la chute est drôle!). Mais dit comme cela, on se demanderait : "Quel est l'intérêt?" Au contraire ! Ces textes se lisent agréablement, car ils racontent avec juste ce qu'il faut de décalage nos vies, et avec beaucoup d'originalité dans la forme. On sourit, on entre tout de suite dans chacune de ces existences qui se succèdent et qui, au fond, nous montrent une certaine tristesse contemporaine.

La suite (...)
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