Ce livre est un cri. Un déchirement. Mais c'est avant tout un magnifique roman d'amour et si les mots d'
Antoine Catel m'ont fait souvent pleurer, je ne regrette pas d'avoir dégusté jusqu'à la dernière goutte, le miel si tendre et si poétique de sa superbe écriture.
L'
incendie blanc, c'est l'explosion de la cocaïne dans le cerveau, cette drogue puissante qui fait passer d'un état euphorique à un état de dépression, enfermant le toxicomane dans le cercle de l'addiction.
En perdant sa soeur cadette qui a succombé à une overdose, Antoine, le narrateur raconte dans ce roman le poème que furent les 22 années qu'il a passé auprès d'elle. Car entre joie et douleur, entre bonheur et désespoir, le lien fort qui les unissait n'a jamais été rompu.
Il nous parle, avec des mots bouleversants, d'un être d'exception comme on en croise rarement dans sa vie.
« La petite soeur était une savante mixture d'alchimiste, un mélange de douceur et de fierté, de timidité et de frasques, de naïveté et de profondeur, de légèreté et de sagesse. »
Une enfant tellement mûre qu'en Afrique, où elle est née, on l'appelait la petite vieille.
« Et la petite soeur demeure absolument drapée dans cette vieillesse dont elle ne peut se défaire et qui l'auréole de l'attrait de ces mystères, entiers parce qu'ils sont humains.»
Après la mort du père, la mère quitte l'Afrique et revient à Paris avec ses quatre enfants, auprès de ses parents médecins. Mais une mauvaise rencontre la rend alcoolique et suicidaire. La petite soeur, sa fille cadette, malgré ses études de médecine et sa passion pour le piano, entre en conflit avec elle et n'en sortira jamais. La maladie de l'addiction va alors s'insinuer en elle, sans que personne ne parvienne à l'aider.
Un roman-choc douloureux mais tellement beau qui allie si bien le réalisme du parcours de cette jeune droguée et l'émotion de ceux qui la voient partir.
Le souvenir de « la petite soeur » restera ancré dans ma mémoire de lectrice et son destin tragique me touchera encore longtemps.