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Critique de sandrine57


Calabre, milieu du XIXè siècle.
Intégrée au Royaume des Deux-Siciles, la région est sous le joug du roi Bourbon Ferdinand Ier. Féodal, le système donne tous les droits aux aristocrates, propriétaires terriens, qui exploitent une main-d'oeuvre misérable, sous payée et corvéable à merci. L'unification de l'Italie est un doux rêve qui fait de plus en plus d'émules. Sous la bannière de Victor-Emmanuel, roi de Savoie, le chef de guerre Giuseppe Garibaldi incarne l'espoir pour ce peuple opprimé qui croit en la redistribution des terres, en la suppression des impôts sur le sel, en une vie meilleure. Mais si les Calabrais, qui ont rejoint Naples en masse pour combattre dans les troupes garibaldiennes, reviennent au pays en vainqueurs, ils découvrent très vite que les promesses ne seront pas tenues. Les riches soutiens des Bourbons ont tôt fait de retourner leur veste et continuent d'exploiter leurs serfs sous les couleurs des Savoie. Déçus et révoltés, certains prennent le maquis pour devenir des hors la loi vivant dans les montagnes, attaquant les grandes propriétés, rançonnant les aristocrates, se jouant des bersagliers chargés de les pourchasser et de les éliminer. Ces hommes sont parfois accompagnés par des femmes chargées de l'intendance mais Maria Oliverio est faite d'un autre bois. Surnommée la Ciccilla, elle a pris les armes au côté de son mari Pietro pour devenir une véritable légende calabraise. Elle n'a que vingt-deux ans lorsqu'elle est arrêtée et condamnée à mort.
Les racines de sa contestation naissent au sein de sa famille. Son père est ouvrier agricole, sa mère tisserande, le couple a de nombreux enfants dont une fille ainée, Teresa, qu'ils ont été forcés de donner à l'adoption à Naples. Et quand Teresa revient après la mort de ses parents adoptifs, elle n'est que haine envers sa famille et surtout envers Maria qu'elle accuse d'être responsable de sa déchéance. Teresa n'aura de cesse de faire souffrir sa cadette, semant les graines de la rébellion chez cette fille douce et intelligente dont elle voulait couper les ailes.
Très bien documenté, ce roman historique est un condensé de connaissances sur l'Italie d'avant la réunification. Malheureusement, il lui manque le souffle épique que méritait cette héroïne hors du commun. Giuseppe Catozzella ne réussit pas à faire l'amalgame entre livre d'histoire et roman d'aventures. L'histoire est longue à se mettre en place et finalement, la ‘'carrière'' de brigande de la Ciccilla est réduite à la portion congrue. Une lecture intéressante qui se lit bien mais n'emporte pas. de solides références mais un manque de passion.

Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel.
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