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Critique de Pchabannes


L'enfance de l'art
Comme Jean Cau, “j'ai trop lu et trop ouvert de livres pour n'avoir point acquis une extraordinaire finesse d'oreille”. Un essai d'une centaine de page à la recherche de la différence entre l'écrivain toréant au plus près de son âme et ceux qui, ayant écrit des dizaines d'ouvrages à grands tirages déplaçant des millions sans jamais avoir trouvé une seule pépite, écrivent leurs livres comme les bucherons abattent des arbres.

Extraordinaire parallèle avec le flamenco ou la tauromachie, appelant au duende, ce moment de grâce, lorsque le torero toréé de l'intérieur, cette grâce vibrante du flamenco, ou quand l'écrivain toréé les mots pour lui-même, pour sa joie, de l'intérieur. Ecrire, en effet, c'est tout au long d'une vie, continuer la quête de soi. “Un livre, un style, une phrase, des mots, ça se toréé. C'est monstrueux et fragile. C'est délicat et énorme.”

Sans le duende, sans cet abandon ou ce dépassement, ne restent que la technique d'écriture. La littérature remplacée par les romans fabriqués par les écoles d'écriture et bientôt par des ordinateurs.

La recherche de soi où l'écrivain n'est pas dans l'idée qu'il dit mais dans les mots qui la disent. Cette affirmation suprême : “Au commencement est le Verbe et à la fin aussi et cela s'appelle la littérature”.

Sans cette grâce, cet abandon de soi, ce duende, la littérature meurt au profit des bucherons, des journalistes, des personnalités diverses, des techniciens de l'écriture : l'âge de plomb du verbe.
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