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Critique de Cigale17


J'ai coché ce titre sur la liste de Masse critique Mauvais genres en me disant que je m'aventurais là bien loin de mes inclinations naturelles, et que je serai sans doute surprise. J'ai été retenue et je remercie Babelio et les éditions Au diable vauvert pour cette découverte.
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Deux narrateurs vont raconter cette histoire. Non, en fait, il y en a un de plus, mais il n'est présent qu'au premier chapitre, puis il disparaît complètement. Deux autres narrateurs alterneront jusqu'à la fin du roman. Sasha, narratrice à le première personne, nous dit qu'elle a dix ans (l'âge de l'autrice à la même époque). Lui succède Marylou, veuve, la mère de Jojo, qui dialogue avec elle-même à la deuxième personne du singulier. L'histoire se déroule d'avril à juin 1997
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Sasha confie à son journal, Diddl, certains de ses secrets ainsi que les événements violents et bouleversants qu'elle vit avec ses deux amis : Jonathan, dit Jojo, enfant obèse et diabétique, surprotégé par sa mère, et Brahim qui « est arabe [et qui] volera le travail de quelqu'un quand il sera grand » (p. 17). Sasha, pour sa part, agit comme un garçon, se représente en garçon, se rêve et se projette dans l'avenir comme un garçon, et se félicite de porter un prénom épicène. Ils forment tous les trois une petite bande qui ne fréquente pas les autres enfants. Mais Jonathan disparaît. Il est monté dans une camionnette conduite par une femme très poilue. Un homme, peut-être, insistent les gendarmes. Non, non, une femme, avec de longues dents, de grandes oreilles et beaucoup de poils. L'enfant reparaît un petite semaine plus tard, mais il porte la trace d'une méchante morsure et il a changé. Il changera bien plus encore…
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J'ai lu ce roman sans déplaisir, mais j'avoue ne pas être enthousiasmée par ce genre d'histoires. J'ai trouvé intéressante la transformation de Jojo en loup-garou (je ne révèle rien, il suffit de regarder la couverture pour savoir de quoi il s'agit), d'autant qu'on n'a jamais accès à ses pensées : on le voit toujours par les yeux de Sasha ou ceux de Marylou, on ne peut donc que deviner son calvaire. La souffrance de Sasha, cette petite fille qui veut être un garçon, son adaptation réticente à sa famille dysfonctionnelle, son amour sans limite pour son chien Megazord, la peur qu'elle éprouve face à son grand frère Kévin, l'amour déçu qu'elle porte à son père, tous ces aspects en font un personnage attachant, peut-être plus encore quand elle avoue ses arrangements avec la vérité. J'ai regretté que Brahim soit réduit à la portion congrue et que Marylou soit si transparente, archétype de mère possessive qui va jusqu'à la caricature. On devine très vite ce dont elle souffre. J'avoue avoir été rebutée par certaines scènes et franchement déçue par les deux dernières scènes aussi obscènes que glauques. Bref, je vais retourner dans mes sentiers battus ; ils sont assez larges pour que j'y trouve mon bonheur, jusqu'à la prochaine incursion en pays étranger…
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