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Critique de NicolasElie


« Voici ce que l'on fait de mieux en termes de littérature de non-fiction. Cavalcanti nous met dans la tête d'un personnage que nous devrions considérer comme un monstre : un tueur à gages. Jusqu'au moment où nous nous surprenons à espérer qu'il échappe à ses poursuivants. »
C'est ce qui est écrit sur la quatrième de couverture. Je les lis pas.
Je devrais dire « Je les lisais pas ». Parce qu'à partir d'aujourd'hui, je vais les lire.
Le sous-titre, c'est « Confessions d'un tueur à gages ».
Voilà.
Ils appellent ça de la littérature de non-fiction. C'ta dire que c'est de la littérature qui te raconte une histoire de pour de vrai. Genre biographie historico-truc, qui décide d'entrer dans la littérature par la porte des romans. Une porte juste entrouverte, on va pas se mentir.
C'est chouette. Enfin, ça aurait pu être chouette.
Je veux dire que c'est chouette quand tu aimes lire des trucs comme ça.
Klester Cavalcanti te raconte donc les aventures de Júlio Santana. Tueur à gages, le mec. Il a bossé pendant trente ans comme dézingueur pour des clients aussi variés qu'il y a de couches sédimentaires au milieu de l'Amazone. Parce que ça se passe au Brésil. Pas le Brésil des maillots de bain et des gonzesses qui dansent sur la plage. Un autre Brésil.
Quatre cent quatre vingt douze contrats.
T'as bien lu.
492.
Ça veut dire que ce mec qui a tué 492 personnes, des hommes, des femmes, des enfants, Cavalcanti va te raconter son histoire. Attention, ce n'est pas un tueur en série. C'est son boulot. Pas pareil. Un peu comme les mecs qui dézinguent à coup de dollars la population en Afrique ou ailleurs. C'est leur boulot.
Le journaliste, donc, décide de te livrer cette biographie comme un roman. Why not, disait Shakespeare avant de se reprendre une tasse de thé avec un nuage de lait.
Júlio commence jeune. C'est son oncle qui lui demande de réaliser son premier meurtre. Ben ouais, tu veux appeler ça comment ? Il s'agit de tuer, froidement, un type en lui collant une balle dans la tête.
Au début du bouquin, que j'ai du mal à appeler roman, je me suis dit que j'allais me fader 492 assassinats, et j'avoue que j'ai eu un peu les chocottes. Les chocottes dans le sens où je me voyais bien reposer le livre, et jeter mon billet de 20 balles directement à la poubelle. J'aime pas trop jeter l'argent à la poubelle.
Finalement, tu vas échapper à ça. C'est pas dommage. Tu vas en revanche plus ou moins comprendre comment le tueur à gages se transforme petit à petit en machine à tuer, sans aucune émotion, et surtout, sans avoir le choix. Une route qu'il a empruntée, et qu'il est obligé de suivre, parce qu'il n'y a pas de sortie, comme sur ces autoroutes où tu roules parfois pendant des kilomètres sans pouvoir les quitter.
On va te raconter aussi, un peu, l'Histoire du Brésil. La « grande » Histoire. Des noms de types dont je n'ai jamais entendu parler, parce que finalement, l'Histoire du Brésil ne fait pas partie de mes priorités et que je n'y ai jamais été attentif.
Je sais, c'est une erreur, et j'ai mis une majuscule à Histoire.
La société brésilienne, les communistes, genre José Genoino Neto, devenu président du Parti des Travailleurs, et autres Dilma Rousseff, des noms que je vais m'empresser d'oublier, parce qu'ils ne font pas partie de mon histoire à moi. En aucun cas je ne diminue leur aura, l'histoire qu'ils ont fabriquée, où ce qu'ils ont été, évidemment non. Ils ont, chacun à leur manière, transformé la société brésilienne, et sans eux, sans doute que le Brésil d'aujourd'hui serait différent.
La suite :
Lien : https://leslivresdelie.net/4..
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