Citations sur Le sacrilège d'Icare (9)
Tandis qu'ils dévoraient les batraciens, Pierrot raconta son expérience d'ouvrier spécialisé sur le chantier du paquebot "L'Île-de-France", à Saint-Nazaire. Il avait travaillé onze mois seul devant une machine, à raison de onze heures quotidiennes. Ils étaient des milliers à s'échiner comme lui pour bâtir ce gigantesque navire : deux cent quarante et un mètre de long ! Six ouvriers étaient morts, des dizaines d'autres avaient été mutilés...
Berita enchaîna en s'en prenant au capitalisme du "peuple de la marchandise", les Blancs, qui détruisaient impunément la forêt, afin de s'emparer de ressources souterraines qui seraient ensuite consommées par des gens à l'autre bout de la planète, sans la moindre retombée bénéfique pour les gens d'ici. C'était profondément absurde !
"Il faut avoir le courage de le reconnaître : en fin de compte, l'œuvre de pacification a été néfaste pour les Indiens et n'a profité qu'aux Blancs. Notre action doit avoir pour but de protéger les Indiens contre... la civilisation et les civilisés, qui représentent pour eux un péril mortel ! C'est leur culture originale et profondément humaine qu'il importe de préserver !"
- [...] Mais... Il me semble que l'orchestre a repris, alors, si vous me permettez, je retourne danser : allons ben à revoir, cher ami !
Le jeune homme éclata d'un rire grave et sonore et le retint par le bras au moment où Rodolphe sortait.
- Mais, ma parole, ne me dis pas que tu es nantais, moussaillon ?
- Nantais ? Si ! Mais comment le savez-vous ?
- Alors, d'une, je ne suis pas si vieux et tu peux me tutoyer. De deux, sache qu'il n'y a qu'un Nantais pour prendre congé en disant : "Allons ben à revoir !" Et de trois, je m'appelle Icare, j'ai grandi dans le quartier de Malakoff et je ne croise jamais un frère breton sans lui payer un verre !
- Fort bien ! Alors revenons à Louis Podray, si tu le permets. Il commence à envoyer des indiennes - des toiles, hein, pas des femmes... ho ho ho ! - et des mouchoirs via l'Afrique, jusqu'en Martinique. Son correspondant là-bas est Delluc, l'un des plus importants négriers de l'île. Après "le Trésor", il devient consignataire de "la Louisette". Puis, dès 1817, du "Rubis", un vaisseau de trois cent quinze tonneaux et quarante hommes d'équipage ! Il en vient à faire du négoce avec des propriétaires d'"haciendas" à Cuba et au Venezuela. Et ainsi de suite ! Entre 1816 et 1825, plus de deux cents négriers ont été affrétés, dont trente par notre aïeul ! Formidable, n'est-ce pas ?
Au cours de la même année(*), des zones d'autodéfense paysanne furent créées : Marquetalia, Rio Chiquito, El Pato et Guayabero. Ces "républiques indépendantes" furent immédiatement exterminées par l'armée, avec l'aide active des États-Unis. S'appuyant sur les rescapés de ces guérillas, le dixième congrès du parti communiste colombien proposa de former un appareil armé révolutionnaire : les "Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia" (FARC).
N.D.L. : (*) 1964
Ce qu'il importe de cultiver, de préserver, de restaurer, ce n'est pas l'environnement, c'est bien plutôt l'intérieurement, l'intériorité des sujets, qui est proche du néant dans les sociétés industrialisées.
Les gens de sont éloignées des religions, par défiance envers l'Eglise [...] Mais ils ont remplacé la vie de l'âme par un néant ; un néant que ne sauraient hélas combler ni le travail, ni la consommation, ni l'alcool, ni la télévision, ni les drogues. [...] le cœur du problème , il est en soi, à l'intérieur de soi. Le problème fondamental de la civilisation occidentale capitaliste, c'est l'intériorité.
Le problème fondamental de la civilisation occidentale capitaliste, c'est l'intériorité.