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Critique de Seraphita


Un acteur de renom que le temps a flétri. Un jeune avocat général qui attend impatiemment sa mutation à Paris. Un couple d'avocats qui parvient toujours à défendre, avec succès, les plus ignobles mécréants. Une jeune employée désoeuvrée d'un hôtel de province sans âme. Cette galerie de personnages pittoresques va converger fortuitement vers un même lieu : la Cour d'assises de Chaumont, où va se tenir le procès d'Abdelkader Fournier, un séduisant braqueur de banques, sous la houlette d'un Président au surnom évocateur : le boucher de la Haute-Marne. Les beaux discours des époux Bloyé semblent bien inoffensifs face à la masse monstrueuse qu'incarne le boucher et le pauvre Abdelkader qu'ils tentent de défendre risque gros… peut-être la perpétuité. C'est sans compter sur l'ingéniosité du couple qui va tirer parti de la présence d'un poids lourd de la renommée et du verbe ! La Cour d'assises se transforme alors en une scène de spectacle et le public afflue… « Comme au cinéma ».

Cette « petite fable judiciaire » se savoure goulument, du début à la fin, dans maints éclats de rire… jaune ! Les personnages sont croqués d'un trait joyeusement caricatural et sans complaisance. La description des jurés potentiels est un moment d'anthologie :
- Bien, reprenons, le numéro douze, M. Perret.
« M. Perret. Cheminot. La cinquantaine également. Un air gouailleur. Adore la convivialité syndicale. A une tête à applaudir les voleurs au cinéma quand le casse de la banque a réussi. On garde. »
[…]
- Numéro douze : M. Royan.
« Trente ans. Au chômage donc interdit bancaire : on garde. »
- Numéro trente et un : M. Tervuren.
« Employé des pompes funèbres. Que peut bien penser d'un braquage un type qui consacre sa vie à pomponner des cadavres ? Aucune idée. Par curiosité, on garde. » (p. 84-86)

Une fable réjouissante, caustique à souhait, qui laisse une question en tête après avoir tourné la dernière page : est-ce la fiction qui dépasse la réalité… ou l'inverse ?
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