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Critique de Loulouread


Comment résumer ce voyage, ce lent cheminement, cette quête vers l'inaccessible?
On dirait qu'il y a un an que je suis partie. Et ça fait à peine 20 jours. le chemin qui mène à destination est presque miné tellement je ne suis pas sûre, tellement je tergiverse sur le temps à y consacrer. Je parsème ma route de bandes dessinées, question de diminuer la tension, d'alléger mon atmosphère. C'est qu'il peut être glauque ce roman.

Est-ce une comédie tragique, une tragédie rigolote, vaut-il mieux rester dans les limbes, comment dire… tout pour la nuit. Il faut tout le temps songer à la nuit.
Parfois, dans certains passages de ce roman, j'ai l'impression d'assister à un vaudeville noir et blanc, où on se moque des femmes, des pauvres, des noirs, de tout le monde presque, même des riches blancs. Quelle triste sensation d'être témoin d'un spectacle, blanlochante d'incohérence, autant en Afrique, aux Etats-Unis que dans la banlieue parisienne, à Toulouse...
Ferdinand Bardamu est-il né entouré de noirceur ou celle-ci l'a-t-elle atteint dans une partie de sa vie, et si oui, laquelle? La Grande Guerre est sûrement en partie responsable mais quelqu'un peut toujours s'entourer de lumière par la suite. Ce n'est malheureusement pas son cas. Bardamu régresse dans sa vie autant que la nuit l'envahit.
« À vingt ans, je n'avais déjà plus que du passé. »

J'ai lu ce roman dans le cadre d'une lecture commune et j'en suis bien heureuse. Malgré beaucoup d'appréhension, j'ai apprécié le portrait du colonialisme, de la pauvreté et de la misère fait par Céline. J'ai rarement lu un texte aussi peu censuré sur les faits vus de l'intérieur. Les phrases sont magistrales, Céline est un fin conteur, il fait naître le pire et le meilleur de l'histoire, tout en sachant se montrer vulnérable. Il lutte dans la vie à coup d'inertie. La syntaxe déjantée engendre une difficulté supplémentaire à la lecture mais, comme à l'obscurité, on s'y habitue.

Il est difficile de différencier Bardamu de Céline de Robinson. Mais au fait de tout ce qu'on sait sur lui, Céline est un mélange de tous ses personnages, des êtres qui magouillent pour la survie.
Ce livre est un miroir de la société, il offre un regard encyclopédique de cette époque française. Il présente également un réalisme qui rappelle les obsessions de Céline
« C'est plus difficile de renoncer à l'amour qu'à la vie. »
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