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Critique de Dentistelecteur


Par où commencer... Écrire une critique sur un tel livre me paraît difficile et interminable tellement il y a de choses à dire.

Je vous mentirais si je vous disais que j'ai lu ce roman facilement et que j'y ai pris du plaisir tout le long. La prose de Céline est très complexe, c'est vrai que le roman ne date pas d'aujourd'hui. Mais qu'est-ce qu'elle est impressionnante ! Par moments, on retrouve des citations philosophiques, et d'autres des dialogues crus, un langage un peu osé, voire raciste lorsqu'il décrit la population africaine.
Vous ne resterez pas indifférents après votre lecture, car tout ce que vous y apprendrez (réflexions sociales et autre) sont toujours d'actualité. L'inconscient de l'être humain reste le même au fil des générations…

L'auteur nous dévoile la philosophie de Ferdinand Bardamu, personnage atypique et solitaire lors de ses nombreuses aventures. Nous le suivons ainsi dans la guerre, en Afrique, en Amérique puis de retour en Europe. Personnellement, c'est la vision de la guerre par Bardamu qui m'a le plus interpellé. C'est probablement notre vision à beaucoup, seuls êtres censés dans un monde rempli de conflits ? C'est malheureusement son cas à Bardamu. On peut le constater par la réaction de sa bien aimée Lola lorsqu'il lui dévoile ses réelles opinions sur la guerre, qui l'a rendu fou d'ailleurs.

Céline décrit ainsi tout haut les noirceurs du coeur humain, ce que le ‘diable' arrive à nous faire penser sans que nous n'osons l'admettre à nous-même. C'est bluffantet vous pousse à une remise en question spirituelle.
Nous pensons tous être bons et sincères, mais ce n'est visiblement pas si facile que ça. C'est le magnifique message que j'ai ressenti tout au long de ma lecture.
Je pourrai vous dire que j'ai moins aimé la deuxième moitié du livre (l'histoire n'est plus très intéressante par rapport au début), mais la profondeur y est toujours.


Le personnage de Robinson est fort intéressant et ressemble au protagoniste dans le fond selon moi. C'est peut-être pour ça qu'ils se retrouvent par surprise dans les différentes escales de leur voyage... Bardamu le critique, mais il n'est pas mieux que lui, voire socialement pire. Robinson lui au moins a su aimer, alors que Ferdinand n'a eu que des relations frivoles, il le dit lui même lorsqu'il quitte Molly : c'est à cause de son besoin incessant de changement, d'aventure.
Leur relation, avec Robinson, peut ainsi nous pousser à une profonde réflexion… Nous critiquons de nombreuses personnes qui traversent notre vie, mais n'en sommes-nous pas pareil ? N'ayons-nous pas les mêmes défauts, ou des défauts propres à nous-même qui ne sont pas moins répréhensibles que ceux des autres ?


En bref, ce roman nous fait visiter la psychologie humaine, les relations sociales, les fondements, les préjugés, les arrière-pensées de tous au cours de nombreux événements, dans des situations différentes tout autour du monde ; dans un long voyage au bout de la nuit.

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