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Critique de Pasoa


Septembre 1914, Werner Heller, jeune lieutenant de l'armée prussienne, poète et peintre à ses heures, est en permission à Paris. Durant ce séjour, de manière un peu fortuite, il fait la connaissance d'Else, une jeune française. La présence mais aussi la beauté candide de cette femme sont une révélation pour Werner. Poussé par ses sentiments pour elle, il lui demande l'autorisation de peindre son portrait. Else accepte, non sans éprouver un certain trouble au coeur. Mais le tableau du portrait ne se fera pas. Werner est subitement appelé à rejoindre son corps d'armée, la guerre prend de l'ampleur. La veille de partir, le jeune homme écrit une longue lettre à Else, une lettre-confession qui sera remise à la jeune femme.

Publié en 2017 aux Editions le Tripode, Minuit en mon silence est après Archives du vent le second roman que je lis de Pierre Cendors. Dédié à la mémoire d'Alain Fournier, le jeune et célèbre auteur du Grand Meaulnes mort prématurément à la guerre en 1914, et inspiré pour partie par sa correspondance, ce court roman épistolaire est d'une écriture à la beauté toute saisissante

La rencontre, les quelques moments qu'ont partagé Werner Heller et Else, le trouble qu'ils ont tous deux éprouvé, ont ouvert chez le jeune homme un sentiment qui le retient tout entier. le portrait d'Else jamais commencé, c'est le regard du féminin, de cette âme-soeur, de l'altérité en lui (Orphée et Orphia, sont deux personnages-clé souvent cités dans la longue lettre) que recherche Werner. Else est cette autre lui-même, elle est cette convergence de l'intime en lui, que même la guerre, le pressentiment proche de sa propre mort ne suffisent pas à atténuer.

Minuit en mon silence est un livre remarquable, qui mérite une vraie estime. Teintée de romantisme et d'idéalisme, il y a dans l'écriture de Pierre Cendors une poésie, une maîtrise, une retenue, une gravité et une érudition qui touchent au sublime. Un très beau roman.
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