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Critique de delitterys


C'est un livre qu'on lit comme une traversée, celle du silence d'un homme qui n'écrit plus, qui « sans voix » devient « sans lieu » et s'adonne à l'errance éveillée, à la marche anonyme, posant son attention partout et nulle part.

C'est un homme qui s'appelle Aden, dans lequel on veut lire la disparition de Rimbaud, et qui oscille, baudelairien, dans les forêts de symboles à travers lesquelles il chemine, dans cette « promenade absolue » où il foule le visible et l'invisible, et qui cherche à atteindre, mallarméen, l'azur.

Son nomadisme s'entrecoupe d'une autre voix, italique, cherchant à dire l'indicible, s'efforçant, Orphée composant des livres d'Hadès, de « trouver un langage pour dire ce que les livres ne disent pas ».

C'est un poète psychogéographe, qui devient ce qu'il cherche, la « cartographie sensorielle » d'une âme qui se découvre, « paysage inaccessible », aux fulgurances qui éclaboussent poétiquement ceux qui croisent son chemin, tel ce passant, « hiéroglyphe perdue dans la multitude »,qui, captivé par le regard d'Aden, plonge dans cet éden de « l'invisible coeur du connu ».

C'est un livre où l'é-moi se fracture, se fissure pour laisser éclater, « flamboyance silencieuse », le recueillement d'une vie qui choisit de « s'originer » en poésie, au risque du silence, de l'errance et de la transe.

C'est un livre de Pierre Cendors : un autre labyrinthe où les noms s'effacent pour laisser éclater, lumineuse évidence, la pureté d'un style dont les déambulations me hantent et m'offrent, dans un même mouvement, le plaisir de la perte et de la trouvaille féconde.
Lien : http://www.delitteris.com/no..
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