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Critique de Pavlik


Pavlik
30 septembre 2014
Je vais commencer par rendre à César ce qui lui appartient, en remerciant messieurs Dionysos89 et Alfaric dont les critiques m'ont données envie de lire cet excellent roman. Point de suspens donc, j'ai adoré le Bâtard de Kosigan et ce pour plusieurs raisons :

-l'univers : de la fantasy historique pur jus, très bon mélange entre une France moyenâgeuse (1339), même si l'auteur prend quelques libertés avec la réalité historique (on s'en fout, c'est cohérent en diable), et des éléments de fantasy classique (Elfes, Orcs, Esprits de la nature, magie), bien dosés, essentiellement présents pour l'ambiance. La réalité d'une Eglise catholique plus forte que jamais, extrêmement méfiante à l'égard des restes des Peuples Anciens, complexifie d'avantage un jeu politique déjà bien chargé entre Français, Bourguignons, Anglais et menace sarrasine toujours existante (même si à peine évoquée). Ainsi à côté des croisades bien connues, destinées à bouter le maure hors de Jérusalem, se sont déroulées des croisades contre les Elfes et autres races anciennes.

-le style : vif, rythmé, avec quelques éléments de vocabulaire made in XIVéme siècle pour l'atmosphère, mais qui ne nécessitent nullement des connaissances en vieux français. Les unités de mesure et de monnaie employées tout au long de l'histoire rajoutent encore au charme de l'ensemble (il est appréciable d'avoir un lexique nous présentant leurs équivalences actuelles en fin d'ouvrage). Les chapitres sont cours et donne beaucoup de rythme au récit.

-l'intrigue : met en avant le personnage de Pierre Cordwain de Kosigan, noble banni de sa famille, car issu d'une union illégitime. Mercenaire de son état, à la tête d'une "compagnie d'élite", le monsieur est certes doué, mais côté valeurs chevaleresques on repassera. En effet, Pierrot croit d'abord en son pourcentage, en la valeur de son équipe ensuite et ne fait, pour ainsi dire, confiance à personne (en même temps, on devine à l'évocation de son passé qu'il a quelques bonnes raisons pour cela). L'ensemble de l'histoire se déroule à Troyes, à l'occasion du tournoi de la Saint Rémi, qui est l'occasion, pour les Français et les Bourguignons, de s'affronter, que ce soit ouvertement ou en sous-main, pour la conquête de la main de Solenne, fille de la comtesse Catherine de Troyes, car qui prend la main, prend le comté qui va avec. Au milieu de cette lutte sans merci le Bâtard n'oublie pas qu'il est d'abord au service de son propre intérêt et manipule habilement les uns et les autres pour tirer son épingle du jeu. Alternant phases d'action et d'intrigue on est d'emblée pris par ce récit qui, l'honneur en moins, s'apparente davantage à une histoire de cape et d'épée dans un univers médiéval fantastique.

Quelques réserves néanmoins : les interludes racontant la découverte de son héritage par le descendant de Pierre (Kergaël de Kosigan), en 1899, sont, certes, intéressants en soi, mais n'apportent rien à l'intrigue principale (peut-être dans un prochain tome ?), c'est bien dommage car on s'attendait à une influence bien plus forte du passé sur le présent. le personnage principale, ensuite, omniprésent et, malgré la sympathie qu'il inspire d'emblée, mi Hannibal Smith, mi James Bond (ne m'en veut pas Alfaric si j'emprunte tes images pour le caractériser, elles sont très justes et je n'ai pas trouvé mieux), j'aurais aimé que les membres de son équipe soient davantage mis en avant (le peu qui en ai dit est, en effet, fort alléchant).

Mais ceci n'est que broutille qui ne m'empêchera nullement de mettre cinq sur cinq à un roman qui contribue, sans conteste, à tirer la fantasy vers le haut.
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