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4,05

sur 468 notes
Un roman historique teinté de fantasy ou plutôt un roman de fantasy ancré dans une période historique française, celle du XIVe siècle, alors que la rivalité franco-anglaise va bientôt se déchaîner dans une guerre de plus de cent ans.
En tant que passionné d'Histoire, j'ai un petit faible pour ceux qui l'utilise pour en faire des romans. Il y a ceux qui sont le plus fidèles possible aux faits, aux événements (comme Rober Merle par exemple), il y a la catégorie de ceux qui la torde un petit peu pour raconter une histoire magnifique (l'école Alexandre Dumas) et puis ceux qui la détourne complètement pour en faire une uchronie ou un roman fantastique. Il y avait dans cette catégorie, en France Pierre Pevel et maintenant Fabien Cerutti.
L'intrigue de la saga le Bâtard de Kosigan se situe donc dans un début de XIVe siècle parallèle au notre (encore que, ce n'est peut-être pas si sûr!). le roi Philippe VI règne bien sur la France. Édouard III sur l'Angleterre. Mais il y a des différences par rapport à la réalité historique. le duché de Bourgogne est déjà une puissance d'importance, alors qu'elle ne le deviendra qu'un siècle plus tard. Et la Champagne est encore indépendante.
Il y a aussi des éléments fantastiques. La présence d'anciens peuples comme les elfes, les nains, les orcs, etc. Contre lesquels, l'église chrétienne est en lutte voire en croisade permanente.
Dans ce monde médiéval fantasmé, le chevalier Pierre Cordwain de Kosigan dirige une troupe de mercenaires. Ce chevalier, assassin de son état, met ses dons légèrement surnaturel, au service du plus offrant. Sa présence en Champagne alors que va se dérouler le plus grand tournoi de la chrétienté, n'est certainement pas le fruit du hasard. Mais quelle est sa mission ? Il participe au tournoi, mais pour tuer qui ? Et pour le compte de qui ?
L'intrigue de ce roman n'est certainement pas linéaire et les degrés d'intrigues se multiplient, se rejoignent, se séparent à nouveau. On en apprend un peu sur l'enfance du Bâtard et au fur et à mesure sur le monde géopolitique qui l'entoure. Il y a aussi beaucoup d'humour et d'action. Tout va très vite et le héros a tendance à énerver tous les personnages importants présents, à commencer par le prince noir, héritier du trône d'Angleterre et aussi la comtesse de Champagne, une représentante des Elfes.
Alfaric, dans sa chronique dit que Pierre de Kosigan est un mélange de James Bond et d'Hannibal de la série Agence tout risque. Celui qui aimait quand un plan se déroulait sans accrocs alors que ils y en avait toujours un et qu'il fallait improviser pour s'en sortir. C'est un peu de ça. Une sorte d'agence tout risque au Moyen-Âge.
A ces intrigues jouissives de pouvoirs et de joutes s'intercalent une autre histoire. Celle d'un descendant du héros, au XIXe siècle. Une sorte d'aventurier-archéologue à la Indiana Jones qui est sur les traces historiques laissées par son lointain ancêtre. Or on se rend compte que dans cette partie là, l'Histoire est telle que nous la connaissons. Ces passages sont moins passionnant mais ils m'intriguent. Sur la durée de la saga (4 livres aujourd'hui), ils doivent avoir un sens.
Le style de Fabien Cerutti est vif et dynamique. Son écriture est assez addictive et on tourne les pages encore et encore pour une dose supplémentaire de fureur, de bruit et d'action et de répliques qui font mouche.
Je ne vais certainement pas attendre longtemps pour lire la suite.
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Bizarrement ça fait deux romans de fantasy que je lis et directement un autre roman vient se greffer dessus. Ici , je n'ai pu faire autrement que d'entrevoir un certain lien avec l'assassin royal de Robin Hobb… bien sur un bâtard qui a vocation a tuer, ça ne peut qu'y faire penser
Mais quand le roman que je lis fini par me faire oublier la référence de la fantasy auquel je pense.. c'est que c'est franchement gagner et que Fabien Cerutti a su faire sa place.

D'autant qu'il faut bien reconnaître qu'il a une écriture super addictive, on tourne les pages sans s'en rendre compte.
Et puis l'intrigue mes aïeux ! Tout est là pour plaire : les duels, les assauts, les complots, le caractère des personnages, la trahison… enfin tout quoi.
J'ai pris un plaisir de dingue à lire ce roman… et même que sans avoir fini le premier tome je l'ai déjà conseillé a ma cousine.

Une énorme découverte que cette nouvelle saga qui j'espère restera de cette qualité pour la suite … la lecture du tome 2 ne saurait tarder d'ailleurs
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Rencontré au Salon du Livre de Paris 2014, Fabien Cerutti y présentait avec vivacité et générosité (et oui !) son premier roman de fantasy paru chez Mnémos, le Bâtard de Kosigan : L'Ombre du pouvoir.

D'ores et déjà, que peut-on demander à un bon roman de fantasy historique ? Un aspect fantasy assumé, quelque soit les biais utilisés pour cela, ensuite une incrustation crédible au sein de la trame historique dans lequel il prend place, et enfin, évidemment, un ou plusieurs personnages, inventés pour l'occasion, qui tirent leur épingle du jeu. Et puis, s'il y a un certain talent d'écriture pour lier le tout, c'est évidemment un bonus bienvenu. Pour chacun de ces critères tout à fait personnels et parfois fluctuants, ce Bâtard de Kosigan remplit tout à fait son office et on lit en peu de temps ces aventures de Pierre Cordwain de Kosigan au cours du mois de novembre de l'an de grâce 1339.
L'aspect fantasy de ce roman est de deux types : tout d'abord, nous pénétrons dans une certaine uchronie, nous y reviendrons, et ensuite, nous voyons poindre ça et là quelques allusions à l'utilisation de la magie (très réglementée cela dit) et à l'apparition de certaines créatures ou peuplades bien connues comme des elfes, des orcs ou des « changepeaux », et bien d'autres même s'ils sont surtout abordés de manière plutôt allusive pour l'instant. L'incrustation dans la trame historique classique est, elle, largement foisonnante. Agrégé d'histoire certes, mais surtout passionné par l'Europe du XIVe siècle, Fabien Cerutti développe tous les aspects possibles et imaginables d'un chevalier, assassin et mercenaire, usant de diplomatie et de combat pour s'imposer dans la politique franco-bourguignonne des années 1330. Si les scènes de tournoi resteront en mémoire un petit bout de temps, la profondeur du récit est surtout facilitée par les connaissances de l'auteur. Économie, politique, quotidien : les détails ne manquent pas pour se faire une idée plus que précise de ce monde (l'aspect « manuel historique » irait plutôt bien avec la récente charte graphique des éditions Mnémos d'ailleurs, soit dit en passant), d'autant que l'ensemble est déroulé avec une fluidité très agréable, et c'est avec une légère déception que nous pourrions découvrir que ce monde est en fait une variante issue du jeu de rôle Neverwinter Nights. Toutefois, et ça n'enlève évidemment rien aux qualités stylistiques, évocatrices et enjouées, et après précision apportée par l'auteur, il s'agit bien d'un module créé par lui-même. Enfin, il y a en effet un personnage surtout qui fend le récit comme il fait plier les boucliers de ses adversaires. Qu'ils soient chevaliers, assassins ou héritières bien dotées (les doubles sens sont toujours intéressants), ils sont peu à avoir les moyens de résister aux assauts du Bâtard de Kosigan. Coups bas, stratégies en tous genres, diplomatie affûtée et sourires ravageurs, quels atouts n'a-t-il pas d'autant qu'il multiplie les alliés en tous genres et aux pouvoirs très particuliers ? Heureusement, il se crée en conséquence des ennemis à sa hauteur.
C'est finalement des détails plus ou moins notables qui pourront agacer de temps en temps et (à peine) gâcher l'ensemble de cette aventure. Pour poursuivre sur le personnage principal, ce Bâtard de Kosigan semble bien invincible – serait-ce une dérive de rôliste ? – et les rares fois où il peut être surpris sont balayées par les révélations des derniers chapitres. de plus, justement, la fin peut laisser un goût amer (notamment, le chapitre 78, pour être tout à fait précis, qui m'a profondément déçu), tant du point de vue de l'image des femmes que des intentions du personnage principal. D'ailleurs, notons que l'action en 1339 se déroule sur uniquement 10 jours ! et que de péripéties en si peu de temps ! Enfin, je finis par un maillon cruellement manquant de cette critique : Kergaël de Kosigan. Ce personnage intervient quasiment dans un chapitre sur deux avec des lettres destinées à ses proches ou ses collaborateurs ; or, il se trouve qu'il est le descendant du fameux Bâtard et qu'il vit à la toute fin du XIXe siècle ! le parallèle est intéressant, d'autant que ce personnage est largement attachant, allant de découvertes en découvertes dans son travail de « professeur-archéologue-aventurier ». Malheureusement, le peu de liens tangibles entre les deux lignes scénaristiques est vraiment dommageable, la fin venant à peine rectifier cela, même si nous pouvons au moins deviner une résolution commune dans une éventuelle suite. C'est donc une très bonne idée, ce descendant, au vu des dernières révélations, mais une idée qui sous-entend des liens véritables plus forts que ce que nous avons, pour l'instant, l'occasion de lire.

Cette Ombre du pouvoir au sein de la saga du Bâtard de Kosigan vaut donc le coup, c'est certain ; même si la fin peut paraître agaçante, le héros trop puissant et certains choix non justifiés, les sous-entendus, le style et les péripéties, eux, rendent l'ensemble très agréable à la lecture, et c'est bien là l'essentiel.

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Un vrai bon livre de fantasy historique, avec lequel les éditions Mnémos renouent avec leurs origines car ici les rôlistes parlent aux rôlistes et oh mon Dieu cela fait du bien !


Fabien Cerutti, fort de son vécu sur "Neverwinter Nights", nous livre un réjouissant worldbuilding digne d'un bon jdr :
- D'un côté nous avons un background de High Fantasy qui réutilise très sympathiquement les classiques du genre : les Orcs d'Espagne, les derniers Sidhes des Îles Britanniques, les nains forgerons d'Europe centrale et septentrionale, les elfes blancs de Bretagne et d'Ardennes, les Elfes noirs de Ligurie et tout plein de trucs dont je vous laisse la surprise… ^^ Et ces éléments ne sont pas là que pour le décorum comme les Sillfay'sin de la Garde elfique de Troyes !
- D'un autre côté nous avons un background historique bien troussé avec une France toujours en construction certes, la Guerre de Cent Ans n'ayant pas encore débuté, la Peste Noire n'ayant encore rien ravagé, mais également toujours en concurrence avec l'Angleterre d'Edouard III et avec le Duché de Bourgogne d'Eudes IV (la rivalité entre Français et Bourguignons a donc quelques générations d'avance puisque la seconde maison de Bourgogne n'est pas encore aux manettes de l'ancienne Lotharingie)
Si on mentionne les ambitions de l'Eglise catholique, les méfaits de l'Inquisition romaine, les croisades blanches contre les infidèles et les croisades noires contres les anciennes races, ces éléments ne sont pas là que pour le décorum car pas mal de guest stars font leur apparition au fil des pages comme le Prince Noir, Guillaume le Maréchal, ou les rois sans couronne de Jérusalem et de Byzance… et je me fais peut-être un film, mais il m'a semblé que l'auteur avait transformé le Robert d'Artois de Maurice Druon en Robert de Navarre…

Comme dans le jdr vidéoludique "Lionheart", dont la démarche uchronique n'est pas si éloignée, les côtés fantasy et historique se marient très bien, l'auteur ayant bien potassé les deux aspects, mais doit-on en être surpris quand on sait que la Fantasy est née de l'inclusion d'éléments fantastiques dans des aventures historiques (remember l'oeuvre d'un R.E. Howard) ?
Il s'agit clairement d'un premier roman bien maîtrisé :
- avec une unité de lieu, car en dehors de l'introduction et de la conclusion tout se déroule à Troyes
- avec une unité de temps, car toute se déroule en 10 jours entre le 1er novembre 1339 et le 10 novembre 1339
- avec une unité d'action, car le héros est au centre des rivalités franco-bourguignonnes pour annexer la Champagne, la Comtesse Catherine, alias Cathern an Aëlenwil, veuve de feu le Comte Thibaut, n'hésiter pour sauver ce qui peur encore l'être à jouer son va tout en engageant le sulfureux Bâtard de Kosigan… On sent la soeur cachée de la Galadriel de Tolkien, mais avec une garce attitude qui pourra bien plaire !

Tout est raconté à la 1ère personne à travers le point de vue de Pierre Corwain de Kosigan qui nous fait partager ses réflexions sarcastiques et ses manipulations cyniques. C'est un bad boy très intelligent, mais qui n'hésite pas longtemps quand il s'agit de recourir à la violence, c'est un enfant illégitime issu d'une mésalliance qui fréquente assidûment la haute société, c'est le détenteur de sombres secrets et de sombres pouvoirs et c'est un indécrottable séducteur qui fait tomber toutes les femmes dans sa couche, des plus humbles aux plus puissantes… J'ai cru comprendre que certains lecteurs avait trouvé à redire au côté too much du personnage pour lequel on ne peut pas trembler car rien ne saurait lui arriver. Arrivé à un moment, il faut accepter la suspension d'incrédulité : dans une histoire à la Ian Fleming, c'est normal que le héros à la James Bond pense comme James Bond et agisse comme James Bond face à des situations à la James Bond. Dans le cas contraire, on se retrouverait avec le Jack Ryan de Tom Clancy, et niveau coolitude c'est déjà nettement moins bien… Car oui, tel le Sean Connery des grands jours, Pierre Corwain de Kosigan campe un chouette James Bond médiéval. Encore qu'on peut imaginer dans le rôle, et sans grands efforts, un Pierce Brosnan ou un Daniel Craig et c'est tant mieux. Passé un cap, je me disais même qu'ils ne manquaient plus que l'eyecatch à la fin de l'introduction et le générique idoine…

On sent ainsi une parenté avec notre Pierre Pevel national, dans le trope uchronique, dans le trope arcanepunk aussi, mais d'abord et surtout dans le mélange roman d'espionnage / roman de cape et d'épée. On alterne joliment scènes d'intrigues et scènes d'action à parts égales avec tous les classiques des deux genres : banquets et tournois certes (tous très réussis d'ailleurs), mais aussi enlèvements, assassinats, chantages, extorsions, infiltrations, exfiltrations, opérations commandos…
Et à mon humble avis Fabien Cerutti est encore plus agréable et encore plus intéressant que son illustre aîné.

Mais comme tout est construit autour du personnage principal, les dialogues sont peu nombreux et centrés sur les scènes de drague et/ou de provocation dudit personnage principal, ce qui nous laisse un peu (beaucoup ?) orphelin des interactions avec les très sympathiques membres de sa compagnie, car il ne fait pas oublier que notre héros est d'abord et avant tout le capitaine d'un troupe de mercenaires d'élite aussi à l'aise dans l'intrigue que dans l'action : Janvier, Gérard de Rais, Edric l'écuyer, Qu'un-Coup le sniper, Gerfaut le fauconnier, Dunevici Il'lavaelle la transformiste inhumaine… (Gageons que dans les suites ils seront davantage mis à l'honneur !) Dois-je préciser qu'il y a un côté "Compagnie noire" de Glen Cook dans tout cela ?
Car au fil des péripéties, on découvre que le héros narrateur joue un jeu, puis un double jeu , puis un triple jeu avant les révélations finales qui nous apprennent que… SPOILERS !
Et vu que le héros adore « les plans qui se déroulent sans accroc » alors qu'ils ont propension à frôler systématiquement la grosse catastrophe, j'ai aussi senti un petit côté "Agence Tous Risques" pas du tout déplaisant pour un sou. ^^

Niveau plume et style, c'est vraiment pas mal du tout : on est carrément au-dessus du « tout venant » fantasy !
Du survirgulage dans la scansion, rien de bien méchant, mais cela pourrait faire tiquer à la longue surtout avec des récits plus fournis en nombre de pages, mais si cela m'a gêné ici un chouia c'est peut-être aussi à cause d'une mise en page peu aérée avec un police d'écriture plutôt petite… L'ouvrage aurait été encore plus agréable sans cela.

Je suis navré devoir reconnaître être totalement passé à côté des interludes racontant les investigations de Kergaël de Kosigan, le lointain descendant du héros. Ils m'ont paru hacher inutilement le récit et j'ai fini par lire en diagonale les passages concernés pour ne pas sortir du récit principal, car l'histoire du Batârd de Kosigan est suffisamment remplie et rythmée pour se suffire à elle-même :
- peut-être s'agit-il d'un foreshadowing pour la suite, dans ce cas wait and see…
- peut-être s'agit-il d'un jeu d'écriture sur sa démarche uchronique, mais une Mary Gentle avait davantage réussi son coup avec ses notes archéologiques et historiques rassemblées en fin de volumes dans ses "Livres de Cendres"…


Nous somme le 1er juillet 2014 : amis fantaisistes, si vous êtes à la recherche d'un bon roman de cape et d'épée pour vos vacances estivales, celui-ci est un bon candidat et je vous le recommande !
Pour l'auteur, mais plus encore pour nous autres lecteurs, j'espère tout plein de suites par la suite…
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Ce que j'ai ressenti:…Jeux d'ailes et d'épées…

Autant vous le dire tout de suite, j'ai adoré le personnage principal! le Bâtard de Kosigan est un filou de première, quasi irrespectueux des conventions, secret et manipulateur, charmeur et irrésistible, plus intelligent que ce que ses adversaires peuvent croire! Donc, à suivre un bout-en-train avec une épée à la main et de sacrées cartes dissimulées dans son jeu de pouvoir, cela nous donne une lecture énergique et pleine de rebondissements chevaleresques!

« Plus grands sont les pouvoirs que l'on cherche à contrôler et plus grandes sont les contreparties que l'on doit être prêts à concéder pour les obtenir. »

Mercenaire émérite, et sacré adversaire en joute, ce Bâtard à la réputation sulfureuse, va séduire les femmes, mais va mener la vie dure aux hommes! Surtout qu'il possède quelques jolis avantages attribués par la Nature et, en fricotant avec les Elfes, il se peut que ces pouvoirs en seront sûrement augmentés, mais cela il faudra sans doute le vérifier avec la suite que je suis déjà impatiente de découvrir! En tout cas, c'est lui qui mène la danse, et même en situation délicate, il sort son épingle du jeu, grâce à son équipe tout aussi truffée de talents que son chef!

« Dieu est au coeur de chaque homme, apparemment. Mais, la plupart du temps, il demeure trop bien caché pour qu'on puisse le trouver. »

J'ai une passion pour le Moyen-Age et ici, je trouve que l'auteur rend bien cet esprit de stratégies et de complots en ces périodes troubles de lutte pour le Pouvoir et le Règne, avec ses mariages arrangés, ses trahisons et meurtres commandités. Ces jeux d'honneur et ses duels à l'arme blanche auront toujours ce charme particulier qui rende palpitante cette lecture. Les scènes de combats sont vivantes, les alliances se font et se défont au gré du son trébuchant de l'or des bourses, mais la victoire reste incertaine et tout est question de timing, très serré…

« Celui qui vit par l'épée finit presque toujours par s'en prendre une dans le ventre. Il y a là comme une sorte de règle. »

J'ai bien sûr été agréablement surprise de trouver dans cette revisite historique, une pointe féérique! Parmi les bassesses humaines, ses elfes donnent une certaine envolée pleine de charme et de magie. Je suis enchantée du projet de la Comtesse Elfique Catherine, et il me tarde d'en savoir plus…

La Magie est de ses pages, le Féérique tournoie en robe aussi à ses tournois de croisées d'épées, sans compter que l'impertinence pétillante des dialogues et la croisade fantastique nous donne un spectacle en mille mots et couleurs. Un roman d'aventure comme on les aime!

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

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Je vais commencer par rendre à César ce qui lui appartient, en remerciant messieurs Dionysos89 et Alfaric dont les critiques m'ont données envie de lire cet excellent roman. Point de suspens donc, j'ai adoré le Bâtard de Kosigan et ce pour plusieurs raisons :

-l'univers : de la fantasy historique pur jus, très bon mélange entre une France moyenâgeuse (1339), même si l'auteur prend quelques libertés avec la réalité historique (on s'en fout, c'est cohérent en diable), et des éléments de fantasy classique (Elfes, Orcs, Esprits de la nature, magie), bien dosés, essentiellement présents pour l'ambiance. La réalité d'une Eglise catholique plus forte que jamais, extrêmement méfiante à l'égard des restes des Peuples Anciens, complexifie d'avantage un jeu politique déjà bien chargé entre Français, Bourguignons, Anglais et menace sarrasine toujours existante (même si à peine évoquée). Ainsi à côté des croisades bien connues, destinées à bouter le maure hors de Jérusalem, se sont déroulées des croisades contre les Elfes et autres races anciennes.

-le style : vif, rythmé, avec quelques éléments de vocabulaire made in XIVéme siècle pour l'atmosphère, mais qui ne nécessitent nullement des connaissances en vieux français. Les unités de mesure et de monnaie employées tout au long de l'histoire rajoutent encore au charme de l'ensemble (il est appréciable d'avoir un lexique nous présentant leurs équivalences actuelles en fin d'ouvrage). Les chapitres sont cours et donne beaucoup de rythme au récit.

-l'intrigue : met en avant le personnage de Pierre Cordwain de Kosigan, noble banni de sa famille, car issu d'une union illégitime. Mercenaire de son état, à la tête d'une "compagnie d'élite", le monsieur est certes doué, mais côté valeurs chevaleresques on repassera. En effet, Pierrot croit d'abord en son pourcentage, en la valeur de son équipe ensuite et ne fait, pour ainsi dire, confiance à personne (en même temps, on devine à l'évocation de son passé qu'il a quelques bonnes raisons pour cela). L'ensemble de l'histoire se déroule à Troyes, à l'occasion du tournoi de la Saint Rémi, qui est l'occasion, pour les Français et les Bourguignons, de s'affronter, que ce soit ouvertement ou en sous-main, pour la conquête de la main de Solenne, fille de la comtesse Catherine de Troyes, car qui prend la main, prend le comté qui va avec. Au milieu de cette lutte sans merci le Bâtard n'oublie pas qu'il est d'abord au service de son propre intérêt et manipule habilement les uns et les autres pour tirer son épingle du jeu. Alternant phases d'action et d'intrigue on est d'emblée pris par ce récit qui, l'honneur en moins, s'apparente davantage à une histoire de cape et d'épée dans un univers médiéval fantastique.

Quelques réserves néanmoins : les interludes racontant la découverte de son héritage par le descendant de Pierre (Kergaël de Kosigan), en 1899, sont, certes, intéressants en soi, mais n'apportent rien à l'intrigue principale (peut-être dans un prochain tome ?), c'est bien dommage car on s'attendait à une influence bien plus forte du passé sur le présent. le personnage principale, ensuite, omniprésent et, malgré la sympathie qu'il inspire d'emblée, mi Hannibal Smith, mi James Bond (ne m'en veut pas Alfaric si j'emprunte tes images pour le caractériser, elles sont très justes et je n'ai pas trouvé mieux), j'aurais aimé que les membres de son équipe soient davantage mis en avant (le peu qui en ai dit est, en effet, fort alléchant).

Mais ceci n'est que broutille qui ne m'empêchera nullement de mettre cinq sur cinq à un roman qui contribue, sans conteste, à tirer la fantasy vers le haut.
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Cela faisait un petit moment que ce livre me faisait de l'oeil quand je farfouillais dans ma PAL…
Comme Fabien Cerutti était l'auteur à découvrir dans le cadre du Challenge Mauvais genres, je n'ai pas eu à me faire trop violence pour me lancer dans ce livre.
Et il faut avouer que je ressors enchantée de cette lecture.
Au vu des critiques élogieuses, je me doutais que j'allais apprécier, mais il n'y a rien de tel que de se forger sa propre opinion, et voilà, c'est fait !
L'univers crée par Fabien Cerutti a vraiment tout pour me plaire. Son héros, Pierre Cordwain de Kosigan nous relate ses aventures en l'an de grâce 1339, une de mes périodes historiques favorites.
Kosigan, qui a tout de l'aventurier sans peur, mais surement pas sans reproche, et surtout du mercenaire est un personnage que j'ai apprécié suivre tout au long des 528 pages de ce premier tome que j'ai dévoré en quelques jours.
J'ai beaucoup aimé l'ambiance à la cour de Champagne, à Troyes pour être plus précise, et découvrir au fur et à mesure ce qui se cache derrière les objectifs de Kosigan à participer à ce tournoi.
Les personnages qui évoluent autour du héros me semblent fort intéressants, bien que pas encore assez développés à mon gout. J'espère en apprendre plus à leur sujet dans les trois prochains tomes.
Je dois cependant avouer que alors que l'intensité de l'histoire allait crescendo, j'ai eu de la peine à m'intéresser aux aventures du descendant du batard de Kosigan, Michael Konnigan. Je le regrette un peu, car je pense que même si je n'ai pas encore saisi tous les liens entre les deux personnages, ils ont surement leur importance…

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Je mets 3 étoiles à ce premier opus dans l'espoir d'en ajouter une au deuxième, voire au troisième et au quatrième tome !
J'ai aimé certes mais mon engouement est resté limité.
C'est pourtant bien écrit et l'histoire est plutôt prenante. En outre, la période historique choisie par l'auteur, correspondant au début de la Guerre de Cent an, est une de mes périodes de prédilection.

Alors que m'a t-il manqué ?

Rien à vrai dire. Tout y était. Les références au roman de capes et d'épée dignes d' Alexandre Dumas, les combats en lice - joutes équestres ou combats à pied- dignes de Walter Scott, les créatures fantastiques et magie en tout genre dignes de Pierre Pevel.
Tout y était mais l'ensemble m' a paru déséquilibré. L'auteur donne une place très importante aux joutes médiévales et j'avoue que je les ai trouvées très redondantes même si elles étaient très bien décrites. Par ailleurs, j'ai trouvé que l'univers fantastique et la réalité historique se côtoyaient de façon parallèle sans vraiment s'entremêler de façon naturelle. Cependant, le mystère concernant l'étonnante résistance du Bâtard de Kosigan m'interpelle et pourrait justement être un leitmotiv intéressant permettant d' allier efficacement les aventures chevaleresques de Pierre Cordwain de Kosigan avec le côté fantastique apparaissant dans ses Chroniques.

Tiens, en parlant du héros de Cerruti justement ! Il est au coeur du roman et c'est lui qui mène la danse. Même celle de son descendant du 19 ème siècle Kergaël de Kosigan dont la vie est relatée à travers des lettres qu'il adresse à différents personnages. Alors, évidemment, il convient pour le lecteur de s'attacher un minimum à ce personnage autour duquel s'organise le roman. Malheureusement, ça n'a pas vraiment été mon cas. le Bâtard de Kosigan est un fieffé coquin. Il ne s'embarrasse guère avec la morale et encore moins avec l'honneur. Tromperie, duperie, tricherie...voilà ce qui le qualifie... Certains pourraient voir en lui le benvenuto Gesufal de Jaworski mais, non, il n'attire pas autant la sympathie !

Je vais cependant lui laisser une petite chance de se rattraper.

Bon d'accord, j'ai été un peu sévère pour ce premier tome mais c'est pour être plus admirative au second tome !
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Voici un roman de fantasy historique parfaitement addictif. L'auteur revisite l'histoire en y incluant des touches de fantasy. Elfes et autres peuples anciens côtoient les chevaliers. La magie est proscrite et se pratique en secret, avec de plus en plus de difficulté car les savoir se perdent.
Dans un Moyen-âge on ne peut plus réaliste, on suit avec passion les aventures de Pierre de Kosigan, bâtard reconverti en mercenaire, qui oeuvre en secret dans les intérêts des grands de ce monde. Dans un univers ultra cohérent, le descendant du bâtard, des siècles plus tard découvre avec stupeur les mémoires de son ancêtre. La magie existe vraiment, l'histoire a été réécrite pour la faire disparaitre.
J'ai énormément aimé ce premier tome et vais sans doute lire la suite assez rapidement. Une excellente surprise.
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Oh je comprends l'engouement beaucoup. Petit bijou de fantasy historique, un peu plus cru que Pierre Pevel mais tout aussi bien dosé en terme de rythme et de références historiques, Fabien Cerutti nous emmène au XIIIe s. Mais pas que. Il nous emmène aussi à la fin du XIXes. le lien entre ces deux époques : la généalogie. le descendant du Bâtard de Kosigan – qui semble effacé de l'Histoire – est sur ses traces. le Bâtard de Kosigan est rusé, calculateur, charmeur, drôle et machiavélique. Mercenaire de son état, Bourguignon de naissance, à la réputation sulfureuse, c'est un personnage principal très travaillé vis-à-vis duquel il est très plaisant de suivre ses aventures. Son descendant est un Indiana Jones du XIX e s. On en sait moins sur lui mais on le suit avec tout autant de plaisir que le premier.
La narration est très intimiste : journal intime ou correspondance . de quoi nous permettre de rentrer d'autant plus dans cette histoire. le rythme est, je l'ai dit, haletant. Les chapitres sont courts et l'action est menée tambour battant. L'auteur prend des libertés avec L Histoire. Libertés complètement en accord avec le récit qu'il nous apporte. On est en Champagne, au tournoi de la fête de Saint-Remy. Des luttes de pouvoirs, des intrigues politiques prennent toute leur ampleur en arrière-plan : Bourguignon, Anglais et Français, à la veille de la Guerre de Cent Ans sont dans la place. L'enjeu ? le riche comté de Champagne. Un comté bien indépendant du royaume de France, telle que nous le rapporte L Histoire... Et justement... si une partie entière de l'Histoire, une partie qui traite d'elfes, de dragons, d'alchimie avaient été tout simplement effacée de ladite Histoire ? C'est ce parti-pris que nous expose Fabien Cerutti, nous emmenant dans son univers très travaillé. J'y ai pris beaucoup de plaisir et je lirai la suite sans hésiter !

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