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Critique de Luniver


La fantasy m'a vite séduit, puis tout aussi vite lassée. Une fois toutes les oeuvres fondatrices épuisées, on a rapidement l'impression de tourner en rond, avec une foule d'auteurs qui tentent d'imiter les grands maîtres, avec quelques caractéristiques intéressantes, mais globalement les mêmes mécaniques et les mêmes imaginaires. Aussi ai-je été très content, au dernier salon du livre de Bruxelles, de découvrir une nouvelle gamme d'auteurs qui mélange allégrement les genres, mêlant fantasy et polar, fantasy et space-opera ou encore, ce qui nous intéresse ici, fantasy et histoire.

Le livre nous plonge en plein cours de la querelle entre le royaume de France, le duché de Bourgogne et l'Angleterre pour la possession du territoire. Mais cette fois-ci, c'est le riche comté de Champagne, dirigé par une reine elfe, qui est la pomme de discorde dont tout le monde veut s'emparer. Les « races anciennes » (elfes, nains, sorciers en tout genre, …) sont au coeur des guerres de religion et sont les principales victimes de l'Inquisition. L'immersion dans ce monde hybride se fait très facilement, tant les deux univers se sont nourris l'un l'autre dans l'imaginaire moderne.

J'ai bien aimé le côté mauvais garçon du héros qui, rejeté par tous, et surtout par sa propre famille, doit vaincre ses adversaires à l'aide de mille et une petites combines pas forcément chevaleresques. Rien de très spectaculaire, mais parfois un peu d'or déposé dans la bonne main, ou de l'acide versé au bon endroit peut donner d'excellents résultats. J'ai vu que certaines critiques pointaient le côté « invulnérable » du héros, ce qui est difficilement constatable ; mais ça ne m'a pas particulièrement gêné, et ça permet d'avoir pour une fois un héros qui s'en prend plein la gueule à chaque étape (épée dans le ventre, os cassés, …) à l'inverse du cliché du héros qui effectue toute sa quête sans recevoir la moindre égratignure. Et quelque part, c'est assez satisfaisant (Kosigan, n'y voyez rien de personnel).

Une grosse déception par contre du côté des personnages féminins, tout juste bonnes à roucouler dans les bras de quiconque leur susurre un mot doux à l'oreille. Certes, le héros a une réputation de tombeur, mais il a bien peu de choses pour la soutenir dans ce roman (une amante déçue qui se jette dans ses bras par vengeance, une princesse dont la séduction tient en une ligne). Et dans ce tome, on est parfois dans la pure caricature « Je vais vous tuer » « Attendez, je peux vous aider » « Dans ce cas, beau bandit, fais-moi l'amour ». C'est d'autant plus décevant que les personnages féminins ont clairement du potentiel avec des traits et un passé intéressants, mais il leur reste toujours un petit côté « gourdasse » qui leur colle inlassablement à la peau.

Heureusement, ces passages sont peu nombreux, et le roman s'avale avec plaisir. Si le récit principal se clôture dans le roman, la trame secondaire (un héritier de Kosigan qui redécouvre l'histoire de son ancêtre) laisse apercevoir des développements prometteurs pour les tomes suivants. Qui contiendront, je l'espère, des personnages féminins inoubliables !
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