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Critique de Gabrielle_S


L'imagerie qui se dégage de ces poèmes est forte, pleine des notes vibrantes des Antilles, mais sombre aussi, la nuit y est omniprésente :

« […] La nuit en feu la nuit déliée le songe forcé
Le feu qui de l'eau nous redonne […] »
Extrait de En vérité.

Sombre, de par ses messages engagés, des spectres de ce que l'humanité fait de pire contre son propre sein, son propre sang, l'esclavage, l'oppression, l'injustice :
« […] Ainsi toute nuit toute nuit
Des côtes d'Assinie des côtes d'Assinie
Le courant ramène sommaire
Toujours
Et très violent […] »
Extrait de Nocturne d'une nostalgie.

« […]va-t'en chien des nuits va-t'en inattendu et majeur à mes tempes
tu tiens entre tes crocs saignante
une chair qu'il m'est par trop facile de reconnaître […]
Extrait de Va-t en chien des nuits.

Sombre, du fait de la profondeur de l'abîme dans lequel il faut descendre pour ramener à la lumière de midi, à la conscience des gens, ces émotions dont il se fait le héraut et qui sont durs comme de l'onyx :
« […] Contre tout ce qui pèse valeur de lèpre
Contre le sortilège mauvais
Notre arme ne peut être
Que le pieu flambé de midi […] »
Extrait de Indivisible.

Au travers de ses poèmes, on voit toute l'implication que Césaire met dans ses mots pour faire parler les causes qu'il défend. Tributaire d'une époque, d'un contexte, chacun de ses textes fait pourtant montre de la force de son engagement. Césaire n'abandonne, ni ne diverge, les hommes libres, c'est son credo :
« […]Histoire je conte l'Afrique qui a pour armes
ses poings nus son antique sagesse sa raison toute nouvelle
Afrique tu n'as pas peur tu combats tu sais mieux que
tu n'as jamais su tu regardes les yeux dans les yeux
des gouverneurs de proie des banquiers périssables […] »
Extrait de le temps de la liberté.

Mais il souffre et sa poésie est un cri du coeur, et les poèmes les plus étranges de Ferrements, où les mots surchargent sans vraiment nous dévoiler le sens de l'ensemble, nous touchent pourtant de leur lyrisme, de leur rythmique grave, comme un gong, un glas, un tambour :

« […] Rien de remis
À pic le long des pierres
À pic le long des os
Du poids du cuivre des fers des coeurs
Venins caravaniers de la morsure
Au tiède fil des crocs
Des crocs […] »
Extrait de Des crocs.
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