AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Louve de mer, Tome 1 : A feu et à sang (14)

Le Moine, pour sa part, avait sombré
dans un mutisme encore plus impénétrable
qui ne lui ressemblait pas. Ma mère, enfin,
semblait préoccupée, mais aussitôt que le
capitaine Van Leuwen se montrait désireux
de faire un brin de causette avec elle, toute
trace de contrariété disparaissait de son
visage et elle le suivait d’un pas léger, soit
sur la dunette, soit vers sa cabine. J’en avais
la gorge serrée. Quel jeu jouait-elle ?
Je me sentais perdu, isolé, abandonné par
ceux que j’aimais. Je n’osais même plus leur
adresser la parole. J’étais assailli par de
sombres pressentiments et quelque chose me
disait que ce voyage me réservait un dénouement épouvantable
Commenter  J’apprécie          40
La plupart des seigneurs protestants qui disposaient de forces appréciables avaient préféré se maintenir à l’écart du raid vengeur de ma mère. Par crainte des représailles du roi,
certainement, mais également parce que la paix, même dans la
honte, leur paraissait préférable
à toute forme de guerre.
Commenter  J’apprécie          30
Quant au prix qu’il était en droit de nous
demander pour le voyage, avait-il prétendu
sans autre précision, nous pourrions régler
ce détail à destination. Pour parer à toute
demande de paiement « en nature », maman
avait présenté Le Moine comme son mari,
commerçant renommé de La Rochelle, qui
ne parlait pas anglais mais serait capable et
ravi de rembourser sa dette envers un si
aimable capitaine.
Van Leuwen l’avait-il crue, je ne l’ai
jamais su…
Commenter  J’apprécie          10
L’équipage me semblait particulièrement
important par rapport à la taille du bateau
— un navire de commerce qui s’en allait
rejoindre, d’après ce que j’avais cru comprendre, les comptoirs de commerce espagnols
ou portugais établis sur la côte occidentale
de l’Afrique.
Je n’étais pas le seul à l’avoir remarqué.
Commenter  J’apprécie          10
— Où sommes-nous ? a-t-il balbutié.
— Aux portes de l’enfer, a répondu
Lelgoualch qui, les yeux vissés sur l’horizon,
tentait de distinguer le pavillon du navire
qui s’approchait de nous.
— Aux portes peut-être, a murmuré ma
mère. Mais nous n’en avons pas encore
franchi le seuil.
Je me demandais comment on pouvait
encore afficher un tel optimisme, mais
je reconnaissais bien là la comtesse de
Kergorieu : pour lui voir baisser les bras, il
faudrait les lui arracher…
Commenter  J’apprécie          10
Tous mes espoirs se trouvaient donc
balayés d’un seul coup. Je ne savais même
pas au large de quelle côte nous nous trouvions en ce moment. Jusqu’où la tempête et
les courants avaient-ils pu nous faire dériver
pendant ces trois jours ? Il n’y avait aucun
moyen de le savoir
Commenter  J’apprécie          10
Ma seule certitude, en fin de compte,
était la suivante : nous n’aurions pas le temps
de pourrir dans un cachot.
Commenter  J’apprécie          10
Qu’il soit anglais ou français ne changerait pas grand-chose : cela ne ferait que mettre
un drapeau sur la prison qui nous attendait.
Autant pour le roi de France que pour celui
d’Angleterre, nous étions des pirates, et notre
crime était d’autant plus grand que les vaisseaux que nous avions attaqués, d’un côté
comme de l’autre, n’étaient pas de simples
marchands mais appartenaient à la Royale.
Commenter  J’apprécie          10
— Anglais ou français ? a demandé ma
mère en relevant la tête.
— Difficile à dire, a répondu Casse-Pipe.
Je distingue mal, il est trop loin.
J’ai tenté de me relever, mais j’étais trop
faible pour me tenir debout. Je n’étais pas le
seul, d’ailleurs. Après ces trois jours de dérive,
malades, sans nourriture ni eau douce, nous
n’étions que des cadavres en sursis.
Le Moine n’avait pas bougé depuis la
veille, ayant même cessé de délirer. Loïc
reposait contre moi, inconscient, la tête sur
mes genoux. Ma mère, quant à elle, était
restée muette et figée dans une expression
absente tout au long de ces interminables
journées, au cours desquelles le soleil et la
pluie nous avaient alternativement harcelés.
Seuls Casse-Pipe et Lelgoualch, le charpentier, semblaient avoir résisté au désastre. Il est
vrai qu’ils n’avaient pas été blessés pendant
l’abordage et que de longues années de mer
les avaient habitués à ces situations exceptionnelles. Debout tous les deux, ils écarquillaient
les yeux en direction de l’est, où était apparu
le navire signalé par Casse-Pipe.
Maman, sans pour autant se départir de
sa raideur, a cependant semblé reprendre vie.
Ses yeux, qui m’avaient paru presque morts
depuis le naufrage et, surtout, depuis la
disparition de Nicolas, brillaient de nouveau
d’une flamme sombre et inquiète.
Commenter  J’apprécie          10
Pour venger la mort de son mari injustement
condamné par le roi de France, la comtesse Rachel
de Kergorieu, secondée par ses deux jeunes fils,
lève une armée et sème la terreur dans les villages
de Bretagne. Alors qu’elle sent la bataille perdue
sur terre, elle vend tout ce qu’elle possède, arme
un bateau et se fait pirate pour poursuivre les
navires royaux de sa haine implacable.
Après diverses péripéties, le navire de Rachel,
surnommée la Murène, est coulé et son équipage
est décimé. Les quelques survivants réussissent
à s’échapper sur deux radeaux de fortune. Sur le
premier ont pris place Nicolas, le fils aîné de la
comtesse, le terrible Une-Oreille et quatre autres
marins. Sur l’autre, avec la Murène, se trouvent
son jeune fils Gilles (le narrateur de l’histoire)
ainsi que Le Moine, son fidèle second, deux
marins nommés Casse-Pipe et Lelgoualch, et Loïc,
un jeune mousse au comportement mystérieux
que Gilles a pris sous sa protection.
Les deux radeaux ont hélas été séparés par la
tempête et ils se sont perdus de vue. Alors que
les occupants du second sont presque à l’agonie
après une longue dérive, ils aperçoivent une voile
à l’horizon. Elle se dirige vers eux…
Commenter  J’apprécie          10




    Acheter ce livre sur
    Fnac
    Amazon
    Decitre
    Cultura
    Rakuten


    Lecteurs (11) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3216 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}