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Critique de Folfaerie


Si j'en crois les critiques ici et là, Chabon est considéré comme un très bon écrivain américain. La lecture des Princes vagabonds ne m'avait pas permis de me faire une opinion tranchée : le roman était fort sympathique mais ne m'avait pas emballée à ce point.

Pour des Garçons épatants, j'avais en guise de référence l'adaptation ciné de Curtis Hanson que j'avais bien aimée. Je me suis donc plongée avec enthousiasme dans les aventures d'un écrivain de Pittsburgh : Grady Tripp.

Grady est un écrivain comme on les imagine la plupart du temps : travaillant dans le milieu universitaire, peinant à achever son roman-fleuve qui menace de dévorer son auteur, se débattant dans ses histoires sentimentales (sa femme le quitte, sa maîtresse est enceinte...) et pour supportre tout ça, aimant (de manière immodérée) fumer des joints et boire.

Grady pose un regard suffisamment détaché et ironique sur son existence pour captiver le lecteur. D'autant qu'il est affublé d'un meilleur ami cynique, Teddy Crabtree, éditeur dont l'étoile pâlit à vue d'oeil, gay de surcroît, et d'un jeune élève introverti et mythomane, vouant une passion malsaine aux stars hollywoodiennes qui se sont suicidées, James Leer.

Au cours d'une période de temps relativement courte, Grady va devoir faire des choix et assumer des responsabilités, tâches bien compliquées pour un homme qui se sert de son imagination débordante pour fuir la réalité de son existence. A y bien réfléchir, on se dit que Grady comme Grabtree ne se comportent que fort rarement en adultes : comem des gosses, ils s'efforcent de fuir leurs obligations, cachent les fautes qu'ils ont commises, mentent avec aplomb, font preuve d'un égoïsme sidérant...

Les événements à la fois cocasses et dramatiques qui surviennent durant la première moitié du roman sont suffisamment attractives pour susciter mon intérêt. Ensuite, cela se gâte quelque peu. Chabon, à l'image de son héros écrivain, n'a apparemment pas su achever son roman avec panache. L'écriture et le style ne sont pas en cause, mais cette seconde moitié parait interminable et surtout répétitive. Il faut plus de 400 pages à notre infortuné héros pour se débarrasser du corps d'un chien abattu ! le personnage de Crabtree, pourtant intéressant, est mis en retrait au profit du jeune étudiant et du personnage principal, Grady, qui finit par devenir quelque peu agaçant dans ses lâchetés et ses indécisions. A part fumer et boire, il ne fait pas grand-chose...

Du coup, l'histoire finit par perdre graduellement son intérêt. J'ai attendu avec indifférence le dénouement du roman. Une fois de plus, j'éprouve un sentiment mitigé envers Chabon. pour l'instant, il ne me convainc pas vraiment comme écrivain et je doute fort de pouvoir le classer un jour parmi mes américains préférés.

Le film est mieux, Curtis Hanson a su élaguer et ne conserver que l'essentiel. de plus le castoing était de qualité : Michaêl Douglas campait sobrement Grady, tandis que l'excentrique mais excellent Robert Downey Jr incarnait Crabtree. Je conseille aux lecteurs déçus de visionner le film...

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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