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Critique de Crossroads


Henri Désiré Landru.

Ardemment désiré par la gente féminine auprès de laquelle il se fera régulièrement passer pour ce qu'il n'est pas à savoir veuf en mal d'amour sincère et durable. Aaaahh, le feu de la passion...
Vivement recherché par une justice plus que pressée de lui faire perdre la tête.

Lire Landru, c'est un peu comme s'intéresser au Titanic, niveau suspense terminal, peu de surprise à en attendre.
Ce qui détonne ici, c'est le parti-pris adopté par Chabouté en proposant une alternative à L Histoire.

A en croire ce récit, Landru ne serait pas l'ignoble tueur en série sachant comme personne réchauffer l'atmosphère de son petit nid d'amour sis à Gambais mais bel et bien la marionnette tourmentée d'un couple de maîtres-chanteurs démoniaque.

Oubliez l'image du chargé de famille ne pensant qu'à subvenir aux besoins de ses proches.
Landru nous apparaît dès lors comme une victime collatérale bien plus à plaindre qu'à blâmer.
Pourquoi pas.

Une fois ce postulat de départ adopté, cet itinéraire bis se lit d'une traite, la patte bicolore de Chabouté faisant encore une fois des merveilles.
Si le scénario déstabilise, la personnalité de Landru semble ici coller au personnage.
Habile, érudit, sachant susciter l'intérêt comme personne, autant de traits de caractère dépeints lors de son procès.

HDL, version Chabouté, est un superbe album graphique, n'était son étonnante propension à revisiter L Histoire.

Ps : son procès fut l'objet de nombreuses provocations verbales prouvant, si besoin était, l'intelligence aiguisée de l'accusé Landru. Il fut également l'objet d'une scène épique relatée par Alain Decaux dans son livre Les Innocents.
« Une scène mémorable eut lieu pendant sa plaidoirie, où il affirma que des victimes avaient été retrouvées et allaient venir se présenter devant la cour d'assises. le public et les jurés tournèrent la tête vers la porte que le « ténor du barreau » avait alors désignée, et après avoir laissé planer le suspense, souligna le fait que tous ceux qui avaient tourné la tête vers la sortie avaient ainsi démontré leur manque de conviction concernant la réalité des assassinats imputés à son client, mettant en évidence l'absence de preuves formelles contre Landru, faute de cadavre retrouvé. L'avocat général rétorqua du tac au tac que Landru, lui, n'avait pas tourné la tête vers la porte… »

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