- C’est une guerre, dit Ishtar. Et j’ai besoin que tu sois dans mon camp.
– Non, pas de guerre. Mes parents ont eu leur dose de guerre, dis-je en me les représentant prisonniers de leur coma. Eux, ils appelleraient ça une lutte justifiée, et il existe un mot plus approprié pour ça.
Quand on se bat pour quelque chose en lequel on croit. Quand on doit affronter l’adversité sous quelque forme qu’elle se présente. Quand on doit se battre de tout son cœur pour sauver ceux qu’on aime.
– Un djihad.
Je croyais que la mort de Mo était la pire chose qui pouvait m’arriver. Une partie de moi considérait qu’ayant survécu à la perte de mon frère, mon héros, rien ne pourrait plus me faire souffrir, plus jamais je n’éprouverais une telle douleur.
Je me trompais tellement.
Elle était là, devant moi. Ishtar était si belle, et si terrible. Combien s’étaient sacrifiés pour elle ? Combien de villes avaient été rasées ? Combien de cris avait-elle entendus dans les brasiers et la fumée ? Quelles amères et cruelles prières lui avait-on adressées ?